Un syndicaliste sépharade

Publié le 20 novembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Né au Maroc en 1952, Amir Peretz devient le premier chef du parti travailliste d’origine sépharade. Arrivé en Israël avec sa famille à l’âge de 4 ans, il grandit avec elle dans un camp de transit du Néguev, devenu plus tard la ville de Sderot. Son père, un ouvrier très actif dans la communauté juive marocaine d’Israël, travaillait près du kibboutz Ruhama où sa femme était employée à la blanchisserie locale. Celle-ci a donné à son fils le prénom d’Armand, changé ensuite en Amran, puis en Amir.
Tôt politisé et admirateur de Che Guevara, l’adolescent, dès l’âge de 14 ans, distribue avec ses amis des tracts qui stigmatisent les injustices sociales. Appelé sous les drapeaux en 1970 comme responsable des munitions dans une division de parachutistes, il est gravement blessé dans le Sinaï, en 1974. Deux ans plus tard, c’est cloué sur une chaise roulante qu’il crée une exploitation agricole près de Sderot, le Moshav Niz Akiva, où il cultive, presque symboliquement, l’ail et les roses. Là, il épouse une jeune femme prénommée Ahlama, avec qui il aura quatre enfants.
Balayant les prudences de ses médecins, il entre alors en politique. En 1983, son élection à la mairie de Sderot lui sert de tremplin pour la Knesset, où il entre cinq ans plus tard. Ses « parrains » travaillistes appartiennent à l’aile la plus éclairée du parti : Avraham Burg, Yossi Beilin et Haïm Ramon. Aux côtés de ce dernier, il s’efforce de donner aux syndicats un rôle plus important dans la société. Ce qui lui vaut, en 1995, d’être choisi comme président de la centrale, où il sera réélu trois ans plus tard avec une majorité encore plus large.
Las des frictions qui l’opposent à Ehoud Barak, alors chef des travaillistes, Peretz crée son propre parti, Une nation. En 1999, celui-ci remporte deux sièges à la Knesset. Cinq ans plus tard, il fusionne avec le Labour. Fort ses origines marocaines comme de ses réussites syndicales, Peretz vise à faire du Labour un véritable parti social-démocrate où se retrouveraient aussi bien des Juifs que des Arabes, des religieux et des laïcs, outre, bien entendu, les nouveaux immigrants, tels ceux qui arrivèrent en masse dans les années 1950.

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