Qui sont les ennemis ?

Publié le 20 novembre 2005 Lecture : 1 minute.

Prétendre commander l’ordre et la sécurité à ceux que l’on plonge dans le désordre d’une vie sans avenir, c’était s’exposer à la pire des révoltes, celle de ceux qui n’ont rien à perdre et donc rien à construire. Qu’y a-t-il de plus insupportable que ce cynisme des
nantis qui transforme le civisme en gardien de leurs privilèges ? C’est ce que fait le gouvernement [français], c’est ce qu’ont fait nos gouvernements depuis des décennies, ce sont les conséquences de ces politiques que nous récoltons aujourd’hui. Loin de reconnaître ces erreurs, le gouvernement assène son mépris. Recourir à un texte provenant
de la guerre d’Algérie à l’égard de populations souvent issues de l’immigration, c’est dire un peu plus qu’elles ne sont toujours pas françaises. Faire de l’apprentissage le déversoir de l’échec scolaire, c’est ravaler le travail au rang d’une malédiction. User de la symbolique de l’état d’urgence, c’est réduire ces jeunes au rang d’ennemis intérieurs. Comment ne pas dire que ce gouvernement travestit la République sous l’habit du gendarme et la prive de toute fraternité ? […]

C’est d’une autre politique que nous avons besoin. Elle passe par une véritable mobilisation de toutes les forces qui rejettent les discours d’élimination du gouvernement
et notamment du ministre de l’Intérieur. C’est une véritable campagne pour le respect, pour l’égalité et pour les droits civiques qu’il faut aujourd’hui engager afin que les actes des gouvernants cessent de contredire la devise de la République. C’est notre
responsabilité collective de créer un projet qui offre un avenir à tous. À défaut, nous accepterons définitivement de passer par pertes et profits quelques millions de personnes. Est-ce cela que nous voulons ?

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