Cuivre : la spéculation de Mr Liu

Publié le 20 novembre 2005 Lecture : 1 minute.

Le 21 décembre, lors de la prochaine échéance du London Metal Exchange (LME), le State Reserve Bureau (SRB), l’organisme d’État chinois chargé de l’approvisionnement en cuivre, sera-t-il en mesure de livrer dans les entrepôts londoniens du LME les 150 000 à 200 000 tonnes de cuivre qu’il aurait vendues à terme sans les détenir physiquement ? Moins d’un an après le feuilleton de la Chinese Aviation Oil (CAO), filiale singapourienne de la société d’État chinoise, qui avait perdu 554 millions de dollars en spéculant – via les options – à la baisse du pétrole, une nouvelle histoire de « trader fou chinois » anime les marchés. Liu Qibing, le courtier indépendant qui travaillait pour le compte de la SRB, le plus gros acheteur mondial de cuivre, aurait disparu. Il serait assigné à résidence à son domicile de Shanghai. Inquiet, le marché a propulsé, le 16 novembre, le cours à terme du cuivre à trois mois à 4 175 dollars la tonne (voir p. 92), son nouveau plus haut. Et pour cause : le SRB devra racheter à perte – plus de 200 millions de dollars de moins-value selon les opérateurs – ses ventes de cuivre. Le cours du métal rouge s’est envolé de 30 % cette année. Pour rassurer les marchés, le SRB, d’ordinaire peu disert, a annoncé, le 11 novembre, détenir 1,3 million de tonnes de cuivre dans ses stocks. Coup de bluff pour faire baisser le cours du cuivre ? Transparence véritable ? Quoi qu’il en soit, le prix du cuivre n’a pas reflué. Même si la société chinoise disait vrai, le SRB n’aurait sans doute pas les moyens logistiques pour acheminer le cuivre à Londres d’ici à la fin de décembre.

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