Courrier des lecteurs

Publié le 20 juillet 2008 Lecture : 4 minutes.

Jacques Bertoin : ma tristesse
– En séjour au Maroc, j’ai appris le décès de votre collaborateur Jacques Bertoin et tenais à présenter à sa famille et à Jeune Afrique mes condoléances. Jacques Bertoin avait suivi la publication de certains de mes textes dans Jeune Afrique et dans La Revue, et j’ai apprécié son extrême sérieux et la qualité de ses remarques. Je voulais dire ma tristesse.
Robert Assaraf, historien et écrivain marocain, président de Radio Shalom et ancien vice-président de l’hebdomadaire « Marianne »

Mon cur en larmes
– Mon cher Jacques, mon cur est en larmes de ne pouvoir être parmi les tiens aujourd’hui. Mes pensées les plus navrées vont pour la prunelle de tes yeux, la petite Emma et sa maman qui, par leurs sourires, coloriaient le paysage de ta vie. Jacques, tu es parti très tôt, tu es parti discrètement, tu as tourné la page Mon cur est en larmes, pour ta famille, tes amis, tes collègues, tes livres, ta voix et ton sourire, ta finesse et ta sobriété, ton intelligence et ton humour, nos longues marches dans les rues de Beyrouth et sur les quais de la Seine Signé : ton ami « maronite », comme tu aimais tant me nommer.
Christian Taoutel, Beyrouth, Liban

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Un orfèvre littéraire
– Au premier regard, Jacques vous donnait l’assurance de vous connaître depuis une éternité. À la première rencontre, on savait que l’on en prenait, avec lui, pour perpète. Au premier jour, il m’a ouvert son bureau et, soudain, mes papiers de jeune journaliste hésitant prenaient du relief. Comme un artisan, il ciselait les mots. En orfèvre, il magnifiait les articles les plus plats.
Rares sont les gens qui ont vraiment du cur. Jacques avait, en plus, une âme, palpable, rayonnante, en tout instant. Depuis quelque temps, la grande faucheuse est prise de frénésie. Elle nous la joue « rebelote ».
Tonton Elimane, discret comme à son habitude, est parti sur la pointe des pieds. Jacques, pour qui il était toujours « moins cinq »(*) l’a rejoint. Vous nous manquez tant.
Reda Benjelloun, rédacteur en chef de l’émission « Grand Angle » sur la chaîne marocaine 2M
* Moins cinq est l’un de ses romans publié aux Éditions Julliard.

Sincères condoléances
– J’apprends avec tristesse le décès de Jacques Bertoin dont j’appréciais le travail à La Revue et que j’avais croisé lorsqu’il s’occupait de la maison d’édition Lieu commun. Sa culture, sa courtoisie, l’originalité de son jugement et son refus des clichés m’avaient beaucoup impressionnés.
La tristesse éprouvée à l’annonce de sa disparition est d’autant plus grande que j’ai l’impression de ne correspondre avec J.A. qu’en de tristes circonstances, après les décès de Sennen Andriamirado, de Marcel Péju et de notre cher Elimane Fall, autant de figures marquantes sur les plans professionnel et personnel. Je voudrais exprimer mes sincères condoléances à la famille de Jacques Bertoin.
Patrick Girard Haddad, ancien journaliste à J.A.

Hommage à un amoureux du football
– Avec la disparition, le 19 juin dernier, de François Thébaud, c’est à la fois une certaine idée du football et une certaine façon d’être journaliste qui se sont envolées. Né le 31 janvier 1914 dans un milieu favorisé (son père était médecin et sa mère était une princesse vietnamienne), il avait pris le parti des classes sociales qui ne l’étaient pas et que son amour (et la pratique) du football lui avaient fait connaître.
Militant d’extrême gauche et anti-stalinien dès avant la guerre, François Thébaud avait fourbi ses premières armes dans les colonnes des quotidiens Ce soir et Libération. Puis il avait tenu la rubrique football dans l’hebdomadaire Miroir Sprint avant de créer l’irremplaçable Miroir du football en 1960, conséquence médiatique du football spectaculaire pratiqué en ce temps-là par la Hongrie de Ferenc Puskas, le Brésil de Pelé, le Real Madrid d’Alfredo Di Stefano, la France et le Stade de Reims de Raymond Kopa. Jusqu’en 1976, ce magazine défendit et illustra l’amour d’un football considéré comme un grand art populaire, non déformé par les puissances d’argent, les forces de la politique, l’aliénation des supporteurs et la peur de jouer.
Tiers-mondiste convaincu, François Thébaud a été le premier à reconnaître le potentiel du football africain et à le mettre en garde contre les exploiteurs de tout acabit. Miroir du football a été, en effet, le premier périodique français à lancer, dès mars 1962, une rubrique consacrée à l’Afrique et confiée à Faouzi Mahjoub, collaborateur à J.A. Les idées et les engagements de Miroir allaient trouver de fervents partisans, au Sénégal, en Côte d’Ivoire et en Algérie.
Lauréat du prix du meilleur article sportif en 1959 pour un reportage sur le football sud-américain, François Thébaud rédigea, en 1974, une biographie de Pelé(*) dont il a suivi toute la carrière.
François-René Simon

* Pelé, une vie, le football, le monde, François Thébaud, Hatier, 1974.

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Mugabe n’est pas seul
– Je ne suis pas de l’avis selon lequel Mbeki est « seul contre tous » dans la gestion de la situation politique du Zimbabwe, comme écrit dans le « Focus » du J.A. n° 2477. Mugabe ne serait pas encore au pouvoir s’il n’avait qu’un seul soutien, fût-il président de la nation la plus puissante du continent. Le sommet de l’UA à Charm el-Cheikh l’a bien démontré.
« Comrade Bob » est l’auteur de bien des dérives, et son pays est à genoux économiquement. Mais cela est aussi le fait des sanctions des pays occidentaux. L’on voit bien le résultat de telles méthodes à Cuba. En vérité, Mugabe doit sa présence à la tête de son pays à la guerre tous azimuts que lui livrent la Grande-Bretagne et les États-Unis.
Dans cette partie de l’Afrique où les méfaits des colons blancs sont encore présents dans les esprits, cela a une très grande importance.
Brice Michaël Yehiri, Grenoble, France

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