Le calvaire de Djigo Moussa

Publié le 20 mai 2007 Lecture : 1 minute.

Un jour de mai 1989, Djigo Moussa, chef de service à la Caisse nationale de Sécurité sociale, se repose dans sa maison de Nouakchott. Soudain, des policiers en civil débarquent. Toute la famille – lui, « en pantalon et chemise à manches courtes », sa première épouse et leurs enfants – est conduite, sans le moindre bagage, à l’aéroport. Là, on leur retire leurs papiers d’identité. Avec d’autres malheureux, ils sont embarqués de force dans deux avions (prêtés par l’Algérie) à destination de Dakar.
Après un an et demi au camp de Dodel, où il ne parvient à survivre que grâce à l’assistance du HCR, Djigo Moussa « franchit le fleuve » le 24 décembre 1991, laissant derrière lui femme et enfants. Il veut voir « comment se passait la démocratisation » promise par Ould Taya. À Nouakchott, il loue une nouvelle maison et, par chance, est réintégré dans la fonction publique. Mais il ne retrouve « ni [son] emploi ni le salaire qui va avec ». De guerre lasse, il démissionne en 2002.
En 1993, ses enfants sont rentrés au pays, mais n’ont pu être scolarisés, faute de papiers. Ils n’en obtiendront qu’en 2006, à l’occasion du recensement à vocation électorale. Djigo Moussa et sa famille n’ont jamais reçu la moindre indemnité.

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