La semaine (du 12 au 18 mai)

Publié le 20 mai 2007 Lecture : 5 minutes.

Etats-Unis
Décès d’un évangéliste radical
Avec la disparition, le 15 mai, de Jerry Falwell, la droite ultraconservatrice américaine perd l’une de ses figures les plus emblématiques. Le pasteur baptiste, mort à l’âge de 73 ans, laisse derrière lui un empire médiatique qui en avait fait l’une des personnalités les plus influentes au sein du Parti républicain. Comptant parmi les principaux artisans de l’arrivée de George W. Bush au pouvoir en 2000, Falwell s’était rendu célèbre par ses multiples provocations. Au lendemain du 11 septembre 2001, il avait notamment affirmé que « les païens, les partisans de l’avortement, les féministes et les homosexuels » étaient en partie responsables des attentats contre le World Trade Center.

Irak
Généreuse Afrique du Sud
À la suite de l’engagement pris par le Club de Paris d’alléger la dette irakienne, qui s’élève à 140 milliards de dollars, le gouvernement sud-africain a annoncé, le 17 mai, l’annulation de 80 % de la somme contractée par Bagdad à son égard, soit 130 millions de dollars. Les 20 % restants feront l’objet d’un rééchelonnement. L’Irak devait 160 millions de dollars à l’Afrique du Sud, qui lui avait prêté cet argent via son Agence d’assurance-crédit à l’exportation. C’est la première fois qu’un pays du continent prend une telle mesure au lieu de se la voir appliquer.

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Dette
Le G8 surveillé
Le 15 mai, à Berlin, dans le cadre de la présentation du rapport annuel de l’organisation Debt, Aids, Trade Africa (Data) qui fait le point sur la façon dont ont été tenus les engagements pris lors du sommet du G8 de Gleneagle, en juillet 2005, les chanteurs irlandais Bono et Bob Geldof ont demandé aux pays qui en sont membres de respecter les promesses faites alors. En Écosse, les sept pays les plus industrialisés de la planète, et la Russie s’étaient engagés à annuler la dette publique multilatérale de trente-cinq des pays les plus pauvres et d’augmenter de 25 milliards de dollars l’aide aux plus démunis d’ici à 2010. Or, selon Data, seuls le Royaume-Uni et le Japon ont tenu parole à ce jour. Les deux artistes veulent pousser le G8 à remettre le sujet sur la table, lors de son prochain sommet prévu en juin à Potsdam, en Allemagne.

Tchad
Grève prolongée
Après le boycottage de la présidentielle et les attaques de plusieurs mouvements rebelles en 2006, le président tchadien Idriss Déby Itno fait face à un nouveau défi : la grogne sociale. Le 15 mai, la principale centrale syndicale du pays, l’Union des syndicats tchadiens (UST), a décidé de reconduire jusqu’au 29 mai la grève entamée dans la fonction publique le 2 mai. Les grévistes demandent une augmentation du salaire minimum et des retraites ainsi que la modification d’un projet de loi instaurant un service minimum obligatoire dans les services publics en cas de conflit social.

Israël
Pour une solution militaire en Iran
Selon un sondage réalisé à la mi-mai, 71 % des Israéliens estiment que les États-Unis devraient lancer une attaque militaire contre l’Iran en cas d’échec des négociations en cours sur le nucléaire. 73 % des personnes interrogées qualifient George W. Bush d’« amical » et 65 % pensent que les États-Unis sont un allié loyal d’Israël. Une relation privilégiée, considérée comme « vitale » par 91 % des sondés.

Espace
Le Nigeria s’envoie en l’air
Le premier satellite nigérian de télécommunication a été placé en orbite avec succès, le 14 mai, par la fusée chinoise Longue-Marche 3-B. « C’est une révolution technologique qui commence en Afrique », s’est réjoui Robert Ajayi Boroffice, le directeur de l’Agence spatiale nigériane. Ce satellite géostationnaire doit permettre de développer la téléphonie mobile dans les zones rurales du pays. Après l’Afrique du Sud et l’Algérie, le Nigeria est le troisième pays du continent à envoyer un satellite dans l’espace.

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Union européenne
Haro sur les employeurs de clandestins
Pour lutter contre la hausse de l’immigration illégale dans l’Union, la Commission européenne a déposé, le 16 mai, une proposition de directive visant à condamner les employeurs d’immigrants clandestins. Le texte prévoit notamment d’obliger, par la mise en place d’un quota, les États membres à contrôler au moins 10 % des entreprises installées sur leur territoire, contre à peine 2 % actuellement. Des sanctions envers les employeurs contrevenants ont été fixées, pouvant aller jusqu’à des peines de prison en cas de récidive.

Darfour
Frapper les Chinois au portefeuille
Les militants américains de la « Coalition Darfour » changent de stratégie pour tenter de faire évoluer la situation dans la province occidentale soudanaise. Ce lobby d’une centaine d’ONG opposées à la politique de Khartoum dans la région veut désormais mettre à l’index les fonds d’investissements américains qui possèdent des titres d’entreprises chinoises travaillant avec le Soudan. Objectif : faire pression sur Pékin, accusé de bienveillance à l’égard du régime du président Béchir. L’initiative connaît des résultats mitigés pour l’instant : si Fidelity Investment vient d’annoncer qu’il avait vendu 91 % des parts qu’il détenait dans la compagnie Petrochina au cours du quatrième trimestre 2006, Berkshire Hathaway a, en revanche, opposé une fin de non-recevoir aux injonctions des coalisés pour le Darfour.

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Justice
Réexamen du « cas Mumia »
La cour d’appel fédérale de Philadelphie, aux États-Unis, a commencé à réexaminer, le 17 mai, le cas de Mumia Abu Jamal, l’ancien membre des Black Panthers condamné à mort pour le meurtre présumé d’un policier blanc en 1982. La procédure pourrait éventuellement déboucher sur la tenue d’un nouveau procès. Depuis vingt-cinq ans, Abu Jamal n’a jamais cessé de clamer son innocence. Devenu un symbole pour les opposants à la peine de mort aux États-Unis, le « cas Mumia » a suscité la création d’un mouvement de soutien baptisé « Free Mumia ». Il défend notamment l’idée que celui-ci a été victime d’une justice raciste.

Crash
Polémique et indemnités
Le pilote du Boeing 737 de Kenya Airways qui s’est écrasé, le 5 mai, au Cameroun, quelques minutes seulement après son décollage de l’aéroport de Douala, avait été explicitement informé par la tour de contrôle des piètres conditions météorologiques, d’après l’Autorité aéronautique camerounaise. « C’est lui qui a décidé de décoller », avance Ignatius Sama Juma, directeur général de l’institution. Côté kényan, on reproche, notamment, leur lenteur aux secours camerounais, qui n’ont repéré la carcasse de l’appareil que le 6 mai au soir. Le 15 mai, la compagnie a annoncé qu’elle avait commencé à indemniser les familles des 114 victimes.

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