Embellie sur le front des affaires

Publié le 20 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Ce ne sont pas encore les signes d’une véritable reprise, mais une amorce – et c’est déjà beaucoup. Alors qu’une mission du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale a bouclé sa mission, du 1er au 19 mai, en vue d’une reprise des relations avec la Côte d’Ivoire et la signature d’un programme postconflit, la confiance des opérateurs économiques, sans être au beau fixe, semble progressivement s’installer dans les esprits. « Il y a trois mois, personne n’aurait imaginé une telle issue », précise l’un d’eux, qui fait allusion à la signature de l’accord de Ouagadougou du 4 mars dernier. « Le contexte sera encore incertain tant que l’élection présidentielle n’aura pas été organisée », tempère toutefois un autre.
Mais l’espoir pointe à l’horizon. Jamais, depuis cinq ans, la paix au pays d’Houphouët n’avait semblé si proche. Jamais non plus l’environnement des affaires n’avait paru si décrispé. En témoigne le séjour, du 17 au 18 avril, d’une délégation du Mouvement des entreprises de France (Medef) conduite par Patrick Lucas, directeur du réassureur Gras Savoye et président du Comité Afrique de l’organisation patronale. Accompagné de l’ancien ministre de la Coopération Michel Roussin, vice-président de Medef International et du groupe Bolloré qui possède de nombreux actifs dans le pays, Lucas a évoqué un « bon climat » et le regain de confiance que la Côte d’Ivoire est « en train de susciter. « Nous espérons bien entraîner avec nous les entreprises françaises et européennes pour y investir », a-t-il ajouté à l’issue d’un entretien de plus d’une heure avec le président Gbagbo. Et d’insister sur le chemin qui restait à parcourir, notamment en matière de fiscalité et, surtout, d’indemnisations des entreprises spoliées ou détruites lors des violentes manifestations de novembre 2004.
Autre visite remarquée, celle, début mai, de Philippe Étienne, de la Direction générale de la Coopération internationale et du développement (DGCID), l’une des structures qui pilote l’aide publique de la France. « La normalisation en Côte d’Ivoire ouvre de réelles perspectives d’investissement », a-t-il précisé. Le Port autonome d’Abidjan (PAA) en fait partie, qui d’ordinaire absorbe 90 % des échanges du pays et ambitionne de retrouver son trafic, en particulier grâce au démantèlement de la zone de confiance. En effet, la disparition de celle-ci permet à nouveau d’ouvrir l’hinterland ivoirien (Burkina, Mali, Niger). Atelier sur la compétitivité du complexe portuaire qui vient de se tenir à Abidjan les 15 et 16 mai, projets de modernisation et d’extension de quais, rien n’a été laissé au hasard au cours des dernières semaines pour reconquérir un marché sérieusement malmené par la crise.

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