Coucou, le revoilà !

Publié le 20 mai 2007 Lecture : 2 minutes.

Certains le disaient à l’article de la mort, d’autres en soins intensifs dans une clinique suisse ou à l’hôpital militaire parisien du Val-de-Grâce. Le mystérieux mal censé ronger Abdelaziz Bouteflika (70 ans) a fait, ces derniers temps, l’objet d’innombrables rumeurs et spéculations.
La visite faite par le chef de l’État les 15 et 16 mai à Annaba, le grand pôle économique de l’est du pays, et les bains de foule auxquels elle a donné lieu, ont permis d’y mettre un terme. Sur les images retransmises par la télévision, il est apparu vif, alerte, très réactif à l’enthousiasme populaire. Lequel, par parenthèse, contrastait singulièrement avec l’extrême morosité de la campagne pour les élections législatives, qui s’achevait au même moment. Les vingt-quatre partis en lice se sont en effet heurtés aux pires difficultés pour organiser des meetings dignes de ce nom, et même à intéresser tant soit peu leurs électeurs potentiels
La réapparition publique de Bouteflika (sa précédente sortie remontait à près de deux mois, à Oran, avec le couple royal espagnol) a également permis de couper court aux spéculations concernant Saïd, son frère et très influent conseiller. Naguère omniprésent auprès du chef de l’État lors de ses visites dans l’intérieur du pays ou à l’étranger, l’ancien syndicaliste se faisait, depuis plus d’un an, très discret. Certains en avaient hâtivement tiré la conclusion qu’il était en disgrâce, voire exilé dans les Émirats. Ils en ont été pour leurs frais. Saïd Bouteflika était bel et bien présent à Annaba, veillant comme à son habitude au moindre détail de la visite et répondant inlassablement aux sollicitations des journalistes.
Contrairement à Yazid Zerhouni, son ministre de l’Intérieur, qui avait appelé à « faire de ces élections [législatives] un référendum contre le terrorisme islamiste hostile au processus démocratique », le président s’est abstenu d’inviter ses compatriotes à participer massivement à la consultation. « Pourquoi diable voulez-vous qu’il fasse le boulot des partis politiques ! » a feint de s’emporter l’un de ses proches collaborateurs. Non, décidément, Bouteflika est en grande forme.

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