Un gouvernement, cent portefeuilles
Et le député de Langata, commune de Nairobi, est devenu Premier ministre. Le 13 avril, Raila Odinga, le fougueux opposant qui accusait Mwai Kibaki, le chef de l’État, de lui avoir volé la victoire à la présidentielle du 27 décembre 2007, a accepté le poste de chef du gouvernement nouvellement créé. Simple application de l’accord de partage du pouvoir signé le 28 février entre les frères ennemis d’hier, sous l’égide de Kofi Annan. Mais qui n’en laisse pas moins amers certains partisans du candidat du Mouvement démocratique orange (ODM). Pour eux, le héraut de la démocratie a pactisé avec le diable. Odinga, dont le père fut le premier vice-président du pays, n’a pas résisté aux sirènes du pouvoir
Le voici à la tête d’une équipe de 93 membres – 40 ministres et 53 vice-ministres – et entouré de deux vice-Premiers ministres : Uhuru Kenyatta, fils du premier chef de l’État et membre du camp présidentiel, et Musalia Musavadi, de l’ODM. L’accord de « partage » a été appliqué à la lettre, chaque partie héritant de la moitié des portefeuilles. Le poste stratégique des Finances reste entre les mains du camp Kibaki, mais l’ODM s’est adjugé celui, très sensible, de la Propriété foncière.
Pourront-ils s’entendre ? Le Kenya a-t-il les moyens d’un gouvernement pléthorique ? Seule certitude : un ministre gagne 16 000 dollars par mois, dispose de deux voitures officielles et de cinq gardes du corps
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