Saleh entre le marteau et l’enclume
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L’annonce, le 15 avril, du report sine die de la visite d’Aboubakr al-Qibri, ministre yéménite des Affaires étrangères, à Washington a alimenté toutes sortes de rumeurs sur les relations entre les deux pays. Considéré comme un allié dans « la guerre contre le terrorisme », le Yémen a été le théâtre, ces dernières semaines, de plusieurs attaques armées contre des bâtiments américains. Le 7 avril, un complexe résidentiel de Sanaa abritant des experts pétroliers américains était la cible de tirs de roquettes revendiqués par la branche yéménite d’Al-Qaïda. Dès le lendemain, le département d’État ordonnait à l’ambassade des États-Unis d’évacuer « son personnel non essentiel et leurs familles » et appelait les citoyens américains résidant au Yémen à la plus grande prudence. Une semaine auparavant, Al-Qaïda avait indiqué que les tirs d’obus qui avaient fait, à la fin mars, deux morts dans une école voisine visaient l’ambassade des États-Unis. Pour nombre d’observateurs, les Américains profiteraient de ces récentes attaques pour accentuer la pression sur le Yémen, régulièrement accusé de laxisme envers les terroristes interpellés sur son territoire. En visite à Sanaa le 9 mars, le patron du FBI, Robert Mueller, a demandé au président Ali Abdallah Saleh l’extradition de Jamal al-Badaoui, l’un des cerveaux présumés de l’attentat contre le navire de guerre américain USS Cole, à Aden, en octobre 2000. Sans succès. Pour le moment, les autorités yéménites se refusent à provoquer davantage leurs concitoyens, déjà mécontents du sort réservé aux Yéménites détenus depuis 2001 à Guantánamo (sur les quelque 300 prisonniers incarcérés dans le camp de détention américain, 107 sont originaires de l’Arabie Heureuse).
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