Premier ministre d’apaisement

Publié le 20 avril 2008 Lecture : 1 minute.

Nommé Premier ministre le 15 avril, Youssouf Abbas Saleh est le premier Tchadien originaire de la région du Ouaddaï, frontalière du Darfour soudanais, à accéder à ce poste. Et ce n’est que la seconde fois depuis l’indépendance que, contrairement à une règle non écrite, les deux têtes de l’exécutif ne sont pas l’une originaire du Nord musulman, l’autre du Sud chrétien et animiste.
Le président Idriss Déby Itno a de bonnes raisons de promouvoir ainsi son conseiller diplomatique. Il lui faut dissiper sans tarder le malaise suscité par la disparition d’Ibni Mahamat Saleh, l’autre leader politique « ouaddaïen », lors de l’attaque rebelle contre la capitale, en février, et empêcher la région de basculer dans la rébellion. Or Abbas Saleh est un ancien membre du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT), rallié au pouvoir en 2006 grâce à la médiation d’Omar Bongo Ondimba
La deuxième raison tient à la personnalité consensuelle d’Abbas Saleh. Marié à une Sudiste, celui-ci est perçu comme un homme neuf, même s’il dirigea naguère (1981-1982) le cabinet de l’ancien président Goukouni Weddeye. Et il bénéficie d’un préjugé favorable auprès de la Coordination des partis politiques pour la défense de la Constitution (CPDC), la principale force d’opposition, qui accuse son prédécesseur, Delwa Kassire Coumakoye, d’avoir saboté l’application de l’accord du 13 août 2007.
Enfin, Abbas Saleh paraît bien placé pour contribuer à un apaisement des tensions avec le Soudan. Il a représenté le chef de l’État au sein de l’Eufor, la force européenne qui se déploie dans l’est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique afin de protéger les réfugiés du Darfour, et connaît donc fort bien le dossier. Ce qui pourrait lui permettre de nouer de bonnes relations avec les partenaires européens.

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