La petite mort de Pasqua l’Africain
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L’événement est passé inaperçu, presque en catimini, mais Charles Pasqua, 81 ans, a dû en bougonner d’amertume. Vendredi 11 avril, Patrick Devedjian, président du conseil général des Hauts-de-Seine, dont Pasqua fut longtemps le patron incontesté, a prononcé en séance publique l’arrêt de mort de la société d’économie mixte (SEM) Coopération 92. Son budget (2 millions d’euros) et sa dizaine de salariés sont désormais intégrés au sein du conseil. C’est la fin d’une époque. Dans les années 1990, quand Pasqua était au faîte de sa puissance, la SEM 92 était une formidable machine d’influence, au confluent des « réseaux » et des subventions que lui accordait généreusement un département où quelques-uns des colosses françafricains (Elf, Total, Bouygues) avaient installé leurs sièges sociaux.
La SEM décidait seule des projets d’aide et de coopération décentralisée et le conseil général payait sans rechigner. Éducation, santé, eau, voirie, polices municipales : le Gabon, le Congo, l’Angola, le Cameroun, la Mauritanie, le Sénégal, l’Algérie entre autres ont bénéficié des largesses de la SEM 92, dont le fonctionnement a souvent été qualifié d’opaque. Était-ce un hasard si les chefs d’État bénéficiaires ont été, le plus souvent, ceux à qui Charles Pasqua n’avait rien à refuser ? Cette interrogation figurait au cur d’investigations judiciaires menées en 2005 auprès de la SEM 92 – lesquelles n’ont pas donné de suite. L’ex-ministre de l’Intérieur – qui demeure sénateur des Hauts-de-Seine – n’a pu qu’assister impuissant à la disparition programmée de cette survivance du passé. Au moment, ironie du sort, où l’on se demande si la Françafrique, elle, n’est pas en train de renaître sous une autre forme
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