Nous sommes tous des Européens

Publié le 20 mars 2005 Lecture : 2 minutes.

Le Cap-Vert pourrait-il être le prochain pays à ouvrir des négociations d’adhésion avec l’Union européenne (UE) ? C’est en tout cas ce que souhaitent les initiateurs d’une pétition lancée le 16 mars à Lisbonne pour demander au gouvernement portugais de soutenir la candidature à l’UE de ce petit archipel de dix îles, ancienne colonie portugaise devenue indépendante en 1975. Selon eux, le Cap-Vert est « un pays charnière entre l’Europe et l’Afrique », et « son identité est plus européenne qu’africaine ». Ils estiment qu’il fait partie de la Macaronésie, ensemble d’îles volcaniques dans l’Atlantique, qui regroupe aussi les Canaries espagnoles et les archipels portugais des Açores et de Madère.
Parmi les signataires, l’ancien président socialiste Mario Soares, l’actuel ministre des Affaires étrangères Diogo Freitas do Amaral, ainsi que l’éminent professeur de sciences politiques Adriano Moreira.

Le chef du gouvernement cap-verdien José Maria Neves, qui avait déclaré, en novembre dernier, que son pays envisageait d’adopter l’euro comme monnaie officielle (l’escudo cap-verdien est déjà arrimé à l’euro), a salué l’initiative et indiqué qu’« un partenariat spécial avec l’UE est l’un des piliers du développement du Cap-Vert ». Et pour cause : ce petit archipel de 450 000 habitants, privé de ressources naturelles et qui souffre d’insécurité alimentaire chronique, vit essentiellement de l’aide internationale (un tiers des revenus) et des transferts financiers de sa diaspora (24 % du PIB), estimée à près de 800 000 personnes. Grâce à quoi le pays se porte bien : avec un revenu moyen par habitant de 1 400 dollars et le troisième indice de développement humain en Afrique, c’est également l’une des démocraties les plus stables du continent.

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Mais ces bons résultats ont encouragé l’ONU, le 20 décembre 2004, à retirer au Cap-Vert son statut de membre des Pays les moins avancés à partir de 2008. La décision pénalisera le pays (plus d’accès aux crédits à des taux préférentiels, réduction de l’aide, perte de certaines facilités sur les marchés internationaux…), d’autant que la pauvreté y touche encore 36 % de la population… Si l’Europe reste une chimère, la nécessité de trouver de nouveaux partenaires n’en est pas moins réelle.

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