Malawi : palais hanté
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Les députés malawites auraient-ils envoyé des fantômes hanter les nuits de Bingu Wa Mutharika, le président de la République ? Rien n’est moins sûr. En tout cas, le chef de l’État, élu en mai 2004, a fui le palais où il avait emménagé après son accession au pouvoir : il affirmait sentir une étrange présence peser sur son corps dès que les lumières s’éteignaient. En attendant que le clergé de plusieurs églises, convoqué en urgence, éloigne les mauvais esprits par ses prières, le président s’est réfugié à la State House, située à 80 kilomètres de Lilongwe, la capitale.
Décidée par Hastings Kamuzu Banda, premier président du Malawi, la construction de ce palais avait duré vingt ans et coûté pas moins de 100 millions de dollars au contribuable. Tout cela pour servir de résidence au dictateur qui n’y aura habité que trois mois. Élu en 1994, Makili Muluzi s’était taillé un succès populaire en dénonçant « l’obscène opulence » de ce bâtiment. Faute de trouver preneur, il y avait installé les bureaux des représentants de la nation.
Mutharika est revenu sur la décision de son prédécesseur, au mépris de ses promesses électorales de réduire les dépenses de l’État. Ce faisant, il a mis les députés à la rue. Littéralement. Car, depuis septembre, le Parlement n’a toujours pas pu se réunir, faute de trouver une salle adéquate. Les fantômes seraient-ils venus au secours des députés, en s’en prenant au chef de l’État ?
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