Initiatives au féminin
Colloque sur « les états » de la femme noire en France.
Publié le 20 mars 2005 Lecture : 1 minute.
Ancienne athlète de haut niveau, chef d’entreprise « épuisée par le jet-lag » et journaliste-historienne-écrivain, toutes trois sont des femmes noires qui ont réussi à s’imposer dans leur domaine de prédilection. Maguy Nestoret, qui a quitté le stade pour la Fédération française d’athlétisme, où elle occupe le poste de directrice technique nationale adjointe ; Patricia Djomseu, cocréatrice et gérante d’une entreprise d’ingénierie industrielle ; Sylvia Serbin, auteur de Reines d’Afrique et héroïnes de la diaspora noire (Sépia, 2004), et bien d’autres femmes issues des minorités dites visibles se sont réunies, le 17 mars, au Sénat, à Paris, pour échanger, revendiquer, s’affirmer.
« Les femmes noires sont trop souvent ghettoïsées », s’insurge Patricia Djomseu, qui n’a cependant jamais abdiqué face à l’establishment économique, essentiellement masculin et blanc. « Je me suis battue comme une lionne, confie-t-elle, pour travailler dans les secteurs pointus qui avaient un rapport avec ma formation. » Sa ténacité a été couronnée en 2004 par la Fédération européenne des femmes d’affaires noires (EFBWBO), une association née à Londres il y a dix ans et qui compte aujourd’hui près de 12 000 membres. C’est à cette occasion qu’a été créé le Réseau francophone des femmes d’affaires noires (RFFAN). Sa présidente, Chantal Clairicia, a eu l’idée de lancer cette antenne après avoir passé cinq ans en Grande-Bretagne, « où les choses bougent beaucoup plus vite. En France, explique l’élégante trentenaire, il y avait à la fois un manque et une forte demande. Les femmes noires avaient besoin et envie de se rencontrer et de valoriser les nouveaux modèles qu’elles représentaient. » Pourquoi l’Hexagone accuse-t-il un tel retard ? « Je crois que la maxime républicaine « nous sommes tous égaux en droit » nous a joué des tours dans la mesure où rien n’a été fait pour aider les minorités à émerger », répond Chantal Clairicia. Une situation à laquelle le RFFAN devrait remédier.
