Exit « le repos islamique »
L’Algérie pourrait rétablir le week-end universel dans le courant de 2005. C’est, bizarrement, Belaïd Abrika, porte-parole des comités kabyles (archs), qui l’a annoncé lors d’une conférence de presse, le 16 mars, à Alger. « La question du retour au week-end universel est acquise, je vous le confirme, a-t-il déclaré. Le chef du gouvernement, mandaté par le président de la République, a donné son accord. » Largement commentée par la presse algérienne, cette annonce devrait réjouir les opérateurs économiques nationaux et étrangers. Dix-huit pays musulmans ont choisi de chômer le jeudi et le vendredi, jour de la grande prière. « De toute façon, le retour au week-end universel est incontournable, compte tenu des engagements pris par l’Algérie dans le cadre de l’accord avec l’Union européenne et son entrée prochaine à l’OMC », a précisé Abrika.
Instauré pour des raisons idéologiques par Houari Boumedienne en août 1976, « le repos islamique » pénalise notamment les institutions financières et les administrations du pays en limitant la semaine à trois jours ouvrés – lundi, mardi et mercredi. Cette situation a fait perdre à l’économie algérienne des centaines de millions d’euros. En 2000, le gouvernement a estimé que le manque à gagner pouvait s’élever à plus de 1 million d’euros par jour. Le retour au repos hebdomadaire du samedi et du dimanche ferait en outre gagner à l’Algérie entre un point et un point et demi de croissance annuelle. Maintes fois annoncée, toujours reportée, cette mesure divise le pays.
Si le gouvernement peut compter sur le soutien des opérateurs économiques, de la société civile, des partis de la mouvance démocratique et du puissant syndicat des travailleurs, l’UGTA, il devra faire face à l’hostilité du courant islamiste, fortement présent au sein des institutions de l’État.
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