Discours sur la francophonie

Publié le 20 mars 2005 Lecture : 2 minutes.

Sur la route qui le mène à Port-au-Prince, à Haïti, où il a choisi de célébrer la Journée internationale de la Francophonie, le 20 mars, Abdou Diouf, secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a tenu à s’arrêter, le 16 mars, à Fort-de-France pour saluer Aimé Césaire. « La francophonie est une chose qu’on ne doit pas renier », a déclaré le poète martiniquais à Abdou Diouf, même si le chantre de la négritude a reconnu devant ce dernier qu’il a longtemps considéré la francophonie comme une émanation du colonialisme, qu’il combattait.

Césaire et Diouf ont discuté une longue heure de la diversité culturelle, du multilinguisme, de la langue française et, bien sûr, de Léopold Sédar Senghor. Le premier président du Sénégal rencontra Aimé Césaire au lycée Louis-le-Grand, à Paris. « Je sortais du bureau du proviseur et je vois un petit homme noir, avec de grosses lunettes », se souvient Césaire. « Bizuth, lui demande Senghor, comment t’appelles-tu et d’où viens-tu ? » « Je m’appelle Aimé Césaire et je viens de Martinique. » « Bizuth, tu seras mon bizuth », lui répondit Senghor. Les deux hommes ne se quitteront plus. Ensemble, ils inventeront la négritude.
« Comme le bébé qui va vers la mamelle pour se nourrir, je suis venu vous voir pour me ressourcer, a confié Abdou Diouf à Aimé Césaire. Respect, affection et admiration sont des mots qui vous conviennent. J’ai appris auprès du président Senghor et de vous-même qu’il nous fallait nous enraciner dans nos propres civilisations pour mieux nous ouvrir à l’Universel. » La Francophonie a choisi de célébrer, en 2006, le centième anniversaire de la naissance de Léopold Sédar Senghor. « À travers lui, nous vous fêterons, ainsi que tous ceux qui ont mené le combat pour la reconnaissance de nos peuples, a poursuivi Abdou Diouf au poète. Avec le président Senghor, il ne se passait pas un jour sans que l’on ne parle d’Aimé Césaire. »

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Le poète a offert à cette occasion au patron de l’OIF un recueil de ses poèmes, un autre de ses pièces de théâtre et un troisième de ses écrits politiques. Les deux hommes ne s’étaient pas vus depuis les funérailles du président Senghor, en décembre 2001.

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