Bourguiba, Hassan II, Houphouet, Senghor et les autres

Publié le 20 mars 2005 Lecture : 2 minutes.

En exercice ou à la retraite, les chefs d’État bénéficient généralement d’obsèques nationales. Mais les cérémonies et hommages diffèrent selon le statut du défunt au moment de sa mort. La composition de l’assistance également. Ainsi, le 8 avril 2000 à Monastir, les funérailles du père de l’indépendance tunisienne se sont déroulées en présence de plusieurs dirigeants arabes, parmi lesquels l’Algérien Abdelaziz Bouteflika, le roi du Maroc s’étant fait représenter par le prince héritier Moulay Rachid. Pour la France, le président Jacques Chirac, accompagné de son ministre de l’Intérieur Jean-Pierre Chevènement, était présent.
Beaucoup plus discrète, la délégation française aux obsèques du président Léopold Sédar Senghor, le 29 décembre 2001, fut jugée insuffisante par de nombreux Sénégalais. Pour conduire le chantre de la négritude jusqu’à sa dernière demeure, seuls le président de l’Assemblée nationale, Raymond Forni, le ministre de la Coopération, Charles Josselin, et le conseiller de l’Élysée pour les affaires africaines, Michel Dupuch, s’étaient rendus à Dakar, Jacques Chirac ayant préféré assister à l’hommage rendu par l’Académie française quelques jours plus tard. Une dizaine de chefs d’État africains, en revanche, avaient fait le voyage de Dakar.
Beaucoup plus médiatique, l’enterrement d’Hassan II restera dans les mémoires. Le souverain chérifien, dont les funérailles furent célébrées à Rabat, du 23 au 25 juillet 1999, fut inhumé en présence d’une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement, dont l’Américain Bill Clinton et son homologue Jacques Chirac, mais aussi l’Égyptien Hosni Moubarak, l’Algérien Abdelaziz Bouteflika, le roi Abdallah de Jordanie, le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat et le Premier ministre israélien, Ehoud Barak. L’occasion de renouer des contacts pour le moins distendus entre leaders du Moyen-Orient.
Autre dirigeant mort au pouvoir, l’Ivoirien Félix Houphouët-Boigny aura permis de réunir, ne serait-ce que le temps de ses obsèques, des adversaires pourtant irréductibles. Décédé le 7 décembre 1993, le Vieux fut enterré deux mois plus tard. Acheminée depuis Abidjan jusqu’à Yamoussoukro pour y être inhumée, sa dépouille parcourut 250 kilomètres en six heures, s’arrêtant dans chaque village pour que chacun puisse lui rendre un ultime hommage. Outre les vingt-cinq chefs d’État africains venus assister aux funérailles, les acteurs d’un demi-siècle de politique franco-africaine firent le pèlerinage de Notre-Dame-de-la-Paix, le 7 février 1994. Arrivé en Concorde avec son prédécesseur Valéry Giscard d’Estaing, le président François Mitterrand était accompagné des anciens Premiers ministres Raymond Barre, Pierre Mauroy, Laurent Fabius, Michel Rocard et Édith Cresson. Venu en Airbus, le Premier ministre Édouard Balladur était quant à lui accompagné de Pierre Messmer, Jacques Foccart et Jacques Chirac.

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