Pétrole : l’Afrique s’organise

Publié le 20 février 2005 Lecture : 2 minutes.

Bonjour », « hello », « as-salam alaykum », « buenos dias », « buongiorno », « ohayô gozaimasu »… Les couloirs bondés de l’hôtel Hilton ont résonné des multiples langues des participants au IIe Congrès africain du pétrole, qui s’est tenu les 16 et 17 février, à Alger. Une manifestation qui a connu un grand succès, comme en témoigne la présence des responsables de 200 compagnies pétrolières de 35 pays à travers le monde, parmi lesquelles les américaines ExxonMobil et Amerada Hess, la britannique British Petroleum, l’italiennne ENI, la malaisienne Petronas, la française Total ou l’espagnole Repsol. Si les majors occidentales se sont déplacées en force, c’est que l’Afrique fournit désormais près de 11 % des besoins mondiaux de brut, avec 8 millions de barils/jour (b/j). Une part qui devrait continuer à progresser dans les années à venir puisque la production énergétique du continent augmentera de 68 % d’ici à 2020. Au Nord, Tripoli prévoit d’exporter 3 millions de b/j en 2010. Mais c’est le golfe de Guinée qui suscite le plus de convoitises. À côté des poids lourds que sont le Nigeria et l’Angola, le Congo et le Gabon offrent des productions significatives (entre 230 000 et 300 000 b/j). Et de nouveaux pays producteurs, la Guinée équatoriale, le Tchad, São Tomé e Príncipe, émergent à leur tour. Les réserves prouvées du continent atteignent 98 milliards de barils, et les nombreuses explorations en cours n’ont pas encore livré tous leurs secrets.
Forte de cet engouement, l’Association des producteurs de pétrole africain (Appa), créée en 1987, accueille de nouveaux membres(*) et relance ses activités. S’il n’est aucunement question de dépouiller l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de ses prérogatives en matière de régulation de la production, les pays adhérents souhaitent créer un fonds d’investissement pétrolier pour l’Afrique et une compagnie interafricaine de gestion des risques de pollution côtière. Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a également appelé les entreprises continentales à se regrouper sur le modèle des majors occidentales. Une proposition pour le moins intéressée : Sonatrach, la compagnie nationale algérienne, cherche actuellement à faire fructifier ses énormes plus-values financières dans des gisements à l’étranger.

* L’Appa compte désormais quatorze membres : Algérie, Angola, RD Congo, Congo, Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Égypte, Gabon, Guinée équatoriale, Libye et Nigeria. L’Afrique du Sud et le Tchad ont adhéré lors de ce congrès.

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