Privatisations en cours
Le processus de privatisation lancé depuis une dizaine d’années est toujours trop lent aux yeux des partenaires de l’Algérie. Toutefois, Yahia Hamlaoui, ministre délégué chargé du dossier, dresse un bilan prometteur des cessions d’actifs publics en 2004. Sur les 1 200 entreprises publiques économiques (EPD) éligibles à la privatisation, 111 ont changé de statut. Une cinquantaine d’entités ont été totalement privatisées, 22 autres partiellement cédées. On relève aussi 18 opérations de partenariat. Principal bénéficiaire : le capital national. « Près de 80 % des cessions concernent le secteur privé algérien », précise le ministre. L’ensemble de ces opérations a généré des recettes de l’ordre de 18 milliards de dinars (10 DA = 0,10 euro) au profit du Trésor public. À cela s’ajoute l’engagement des repreneurs à consentir un investissement global de quelque 25 milliards de dinars pour la mise à niveau des entreprises cédées et à participer à la prise en charge de l’endettement à hauteur de 8 milliards de dinars. Une broutille quand on sait que la dette globale du secteur étatique se situe autour de 270 milliards de dinars.
Les privatisations réalisées en 2004 ont permis de pérenniser plus de 7 000 emplois et contribué à la création de 2 500 postes. L’optimisme de Yahia Hamlaoui ne s’explique pas par le seul coup d’accélérateur donné aux privatisations. Ce sont plutôt les performances du secteur public, jusque-là en récession chronique, qui ont constitué ses motifs de satisfaction. Au 31 décembre 2004, le chiffre d’affaires global a connu une augmentation de 4 %, avec 675 milliards de dinars. Quant à la valeur ajoutée, elle a enregistré une hausse de 11 %. Certes, la répartition de la performance sur les 1 200 entreprises a été inégale, et près de 480 EPD risquent la liquidation judiciaire si elles ne trouvent pas de repreneurs ou de partenaires, mais les 769 sociétés qui sont viables ont accentué leur attractivité. C’est ce qui semble conforter Yahia Hamlaoui dans sa conviction que l’opération de désengagement de l’État des entreprises non stratégiques devrait être achevée, au plus tard, au 31 décembre 2006. « Ces entreprises ont des parts de marché non négligeables, explique le ministre, un actif net positif et un endettement inférieur à 25 % du chiffre d’affaires. » Des propos à nuancer, car si la valeur des actifs est de 451 milliards de dinars, le cumul de la dette et des découverts bancaires – 269 milliards de dinars – avec le montant des investissements nécessaires à la mise à niveau – environ 252 milliards de dinars – n’est pas de nature à encourager les éventuels repreneurs. D’autant que ces derniers sont soumis à un cahier des charges comprenant le maintien de l’emploi. Mais le gouvernement ne semble pas inquiet outre mesure. Les manifestations d’intérêt se poursuivent à rythme régulier. À preuve, le nombre de visites du site Internet créé spécialement pour l’opération a attiré ces dernières semaines plus 12 000 visiteurs. Concrètement, le Conseil des participations de l’État, organe chargé de superviser les privatisations, a enregistré 606 manifestations d’intérêt concernant 311 entreprises publiques.
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