Les feux de la rampe

Publié le 20 février 2005 Lecture : 2 minutes.

Teodoro Obiang Nguema est le nouveau président en exercice de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Son homologue gabonais, Omar Bongo Ondimba, lui a officiellement transmis les rênes de l’organisation le 11 février à l’issue du sommet des chefs d’État de Libreville. La Guinée équatoriale va donc être, un peu plus encore, sous les feux des projecteurs en 2005. Une occasion idéale de montrer son engagement en faveur de la sous-région et de faire avancer des chantiers, qui, il faut bien le dire, progressent très lentement. Amélioration de la circulation des hommes et des capitaux, développement des transports, harmonisation de l’environnement juridique et économique… Les dossiers ne manquent pas !
Au pouvoir depuis 1979, le président Obiang Nguema ne rate que très rarement les sommets africains. Dans une région particulièrement turbulente, il sait mieux que quiconque l’importance d’entretenir des relations de bon voisinage avec ses pairs. Il participe également à l’effort de stabilisation régionale : la Guinée équatoriale honore régulièrement ses cotisations aux instances représentatives, finance les forces de maintien de la paix et accueille volontiers les rencontres de la Cemac et celles de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac). Cet engagement n’est pas récent. Dès 1984, Obiang Nguema a opté pour l’intégration en faisant adhérer son pays à l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale (Udeac), l’ancêtre de la Cemac. Et bientôt Bata hébergera son Parlement, un organe régional qui sera amené à se prononcer sur les grandes questions communautaires.

Bref, la volonté d’intégration du chef de l’État semble bien réelle. Pourtant, certaines lois de Guinée équatoriale et surtout le comportement de ses fonctionnaires, notamment ceux qui sont chargés du maintien de l’ordre, ont de quoi inquiéter hommes d’affaires et citoyens de la sous-région. Sur les routes, les fréquents barrages – on en dénombre neuf entre Bata et le Cameroun – sont l’occasion de multiples rackets. Le pays n’offre encore qu’un intérêt limité aux yeux de beaucoup d’investisseurs, qui dénoncent l’arbitraire de l’administration, la pression fiscale excessive et la concurrence de l’informel. À la suite de la tentative de coup d’État de mars 2004, les autorités ont expulsé plusieurs milliers de ressortissants de la Cemac, particulièrement des Camerounais, dont beaucoup étaient en règle. En septembre 2004, le gouvernement a pris un décret controversé sur le renforcement de la participation nationale dans les entreprises étrangères. Des options mal acceptées dans les capitales voisines et par les investisseurs étrangers.
Malgré cela, le pays semble vouloir mettre un terme définitif au long isolement dont il a été l’objet, et renouer durablement avec l’extérieur. Il ambitionne même de jouer un rôle économique majeur dans le golfe de Guinée, à la mesure de ses nouvelles capacités financières. En témoigne la reprise du dialogue avec le Fonds monétaire international (FMI). L’année 2005 devrait le confirmer.

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