Les banques se modernisent

Les établissements proposent de nouveaux services et ouvrent des agences pour satisfaire les besoins des entreprises et des particuliers.

Publié le 20 février 2005 Lecture : 2 minutes.

C’est une révolution. Depuis le mois de décembre dernier, les salaires des quelque 7 000 fonctionnaires équatoguinéens sont virés sur un compte bancaire. Une mesure prise par le gouvernement pour éviter une trop importante circulation de monnaie fiduciaire et réduire les incidents de paiement. Depuis des années, les agents publics en Guinée équatoriale étaient payés en espèces « sonnantes et trébuchantes », ce qui donnait lieu à de fréquents détournements de fonds.
Ce changement soudain de mode de rémunération a désorganisé tous les services. « Les fonctionnaires, peu habitués au système bancaire, ont communiqué des références mauvaises ou incomplètes. Des retards se sont inévitablement ensuivis pour le paiement des salaires », explique un banquier présent sur l’île de Bioko. Un léger accident de parcours qui ne remet nullement en question la modernisation et la professionnalisation du système bancaire. Entamée en 1998, cette évolution, liée à l’essor des activités pétrolières, est de plus en plus soutenue. Le pays compte actuellement quatre grandes banques. La CCEI-Bank Guinée équatoriale est la plus ancienne. Filiale du groupe camerounais Afriland First Bank, elle a commencé ses activités, essentiellement de financement à court terme et de conseil, en mai 1995. Elle cherche à s’adapter au mieux aux besoins de financements locaux et construit actuellement un nouveau siège à Malabo pour faire face à l’essor de son volume d’affaires.
Constituée en septembre 1998, la Société générale de banques en Guinée équatoriale (SGBGE), filiale du groupe français, s’adresse en priorité aux grandes entreprises et aux PME étrangères. Elle est très compétitive, étant donné son expérience dans le financement de l’import-export. Elle a été la première banque du pays à proposer des crédits au logement pour les particuliers disposant de fiches de salaire.
La BGFIBank GE, filiale de l’établissement gabonais éponyme, qui a commencé ses opérations en juin 2001, est en phase de développement. Elle finance l’activité courante des entreprises, mais également leur commerce avec l’extérieur (principalement sous forme de crédit et remise documentaire), ainsi que leurs investissements sur une durée maximale de cinq ans. Petite dernière, la Commercial Bank of Guinea equatorial (CBGE), filiale de la Commercial Bank of Cameroon (CBC), va ouvrir ses portes en avril prochain.
Le chiffre d’affaires de ces établissements financiers n’a cessé de croître. Le total de bilan du secteur bancaire en Guinée équatoriale a connu une hausse de 17,2 % en 2003, de 51,5 % en 2002 et de 68,3 % en 2001. La forte progression des dépôts entraîne un surcroît de liquidités dans les banques, alors que la demande de crédits marque le pas.
Malgré leur progression rapide, les banquiers de la place se plaignent de la concurrence exercée par les établissements étrangers. Les revenus de la manne pétrolière leur échappent, puisque les compagnies américaines travaillent directement avec leurs propres établissements. Les relations avec les pétroliers se limitent donc à des opérations de retrait et de dépôt. Et ne concernent pas les services plus rémunérateurs, comme l’octroi de prêts. Dans le secteur de la construction ou du commerce, les établissements financiers se contentent également d’assurer le paiement des salaires ou le rapatriement des capitaux. « Nous servons essentiellement de boîte aux lettres pour les Américains, les Européens, les Libanais et les Chinois », conclut un banquier local.

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