Kadhafi : « Faure, c’est mon fils ! »

Publié le 20 février 2005 Lecture : 2 minutes.

Le « président investi » Faure Gnassingbé peut apparemment compter sur le soutien du colonel libyen Mouammar Kadhafi. Une discrète délégation togolaise, composée du général Tidjani (ministre de la Défense), du président de la Cour constitutionnelle et du doyen Charles Debbasch, conseiller juridique, s’est rendue le 14 février en Libye à bord d’un Ilyouchine 62 spécialement affrété sur ordre du « Guide ». Reçus sous la tente, à 200 km de Tripoli, par Kadhafi et Béchir Salah, son directeur de cabinet, les émissaires de Lomé se sont entendu dire que le plus important était de maintenir l’ordre et la sécurité au Togo. Et que le fils d’Eyadéma pouvait compter sur l’appui et l’intercession de la Libye. « Faure, c’est mon fils ! » a ajouté Kadhafi. Un réconfort qui a aidé le nouveau président à résister, trois jours plus tard, aux assauts d’Olusegun Obasanjo, le chef de l’État nigérian, qui l’a « convoqué » à Abuja pour une explication de gravures. Obasanjo, qui est avec Alpha Oumar Konaré, le patron de l’UA, le principal tenant d’une ligne dure, a réitéré son exigence d’une démission immédiate de Faure, quitte à ce que ce dernier soit ensuite candidat à l’élection présidentielle. « Dans ce cas, je pourrai même vous soutenir », a précisé le Nigérian. Refus du Togolais, qui pourrait quand même se résoudre à une concession : renoncer à poursuivre son mandat jusqu’en 2008 et organiser des élections dans un délai rapproché (deux à trois mois) – en espérant les remporter. Faure compte pour cela se dissocier autant que faire se peut des militaires qui lui ont confié le pouvoir afin de redorer son image. « Je n’ai pas de préjugés hostiles envers lui ; personne n’a rien contre lui », déclarait d’ailleurs, il y a quelques jours, Léopold Gnininvi, l’un des principaux opposants. À Lomé, son entourage estime qu’outre Kadhafi et Laurent Gbagbo, des chefs d’État comme Blaise Compaoré ou Mamadou Tandja (qui serait revenu à de meilleurs sentiments) pourraient soutenir cette position. Ainsi que la France, inquiète de l’intrusion du Nigeria, qui n’hésite plus à agiter la menace d’une intervention militaire dans son « pré carré ».

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