Patrick Mboma

Ancien joueur camerounais, il a disputé quatre phases finales de la CAN, et en a remporté deux.

Publié le 20 janvier 2008 Lecture : 3 minutes.

Jeune Afrique : Considérez-vous la CAN comme l’une des plus belles vitrines du continent ?
Patrick Mboma : L’Afrique n’a pas toujours bonne réputation. Mais elle est aussi capable d’organiser de grandes choses, et la CAN en fait partie. Au fil des années, l’organisation de ce tournoi s’est améliorée. Il est devenu très médiatique et peut permettre à certains pays d’en tirer profit. Deux des pays les plus pauvres au monde, le Burkina et le Mali, ont organisé l’épreuve respectivement en 1998 et en 2002. Et ils ont réussi quelque chose d’extraordinaire. La CAN a eu un impact sur les transports, l’hôtellerie, les télécommunications et, bien sûr, les stades. C’est bien de confier l’organisation de la CAN à des pays que l’on dit pauvres, à condition que le projet soit réaliste.

Après le Ghana, c’est l’Angola qui accueillera la compétition, puis le duo Gabon-Guinée équatoriale deux ans plus tard. Votre pays, le Cameroun, reste aux abonnés absents
C’est regrettable. Tous les grands pays d’Afrique ont organisé, ces dernières années, une CAN. Le Cameroun, qui est l’un des pays les plus titrés du continent, l’a accueillie pour la dernière fois en 1972 ! Et toutes les phases finales sont attribuées jusqu’en 2014. Les Camerounais risquent d’attendre longtemps. Combien de ministres des Sports ont pourtant affirmé qu’ils allaient tout faire pour que le pays organise le tournoi ! Il serait temps qu’ils se remettent en cause

la suite après cette publicité

Pensez-vous que le niveau de la compétition s’améliore ?
Les équipes sont de mieux en mieux préparées et, comme la quasi-totalité des joueurs évolue en Europe, ils apportent expérience et exigence tactique. Comme à la base, le footballeur africain possède d’indéniables qualités athlétiques, le niveau s’est considérablement élevé.

Parfois au détriment du beau geste
Lorsque j’évoluais en Italie et que je rejoignais ma sélection, j’étais capable de faire avec elle des gestes que je n’osais pas accomplir en Europe. Je savais les spectateurs indulgents. Même si ce geste s’avérait inefficace ! Mais dans le football moderne, l’efficacité l’emporte sur le reste. Heureusement, des joueurs comme Samuel Eto’o ou Didier Drogba savent concilier spectacle et efficacité.
Le niveau des sélections s’est-il resserré ?
Auparavant, au moment de désigner les favoris, seuls deux ou trois noms revenaient. Alors que pour l’édition 2008 on compte au moins sept ou huit équipes capables de l’emporter. Le Ghana, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, la Tunisie, le Sénégal, ainsi que quelques outsiders comme le Mali ou l’Angola. Quant à moi, je parie sur le Cameroun, pour des raisons de cur, mais aussi parce qu’il possède un joueur extraordinaire, Samuel Eto’o, et le Maroc C’est à mon avis la CAN la plus relevée de l’Histoire.

Vous avez disputé quatre phases finales et remporté deux titres. Quel est votre meilleur souvenir ?
Sans hésiter, la victoire en 2000 au stade Surulere de Lagos, face au Nigeria. Le Cameroun attendait ce titre depuis douze ans. Au risque de paraître prétentieux, je dirais que c’était évident que nous gagnions. À l’époque, j’avais une grande gueule et je disais partout que nous allions l’emporter ! L’équipe était sûre d’elle, les joueurs se connaissaient parfaitement. On dégageait une telle force Et puis ce match face au Nigeria était la finale rêvée, puisqu’il opposait les deux meilleures sélections

Lors de cette CAN 2000, vous formiez un duo d’attaquants avec un certain Samuel Eto’o
C’est vrai. Au début du tournoi, Samuel ne m’avait pas vraiment épaté. Il a ensuite montré des qualités extraordinaires et j’ai vite compris qu’il serait un grand attaquant. En finale, nous avons marqué chacun un but.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires