Catastrophiques aéroports congolais

L’accident survenu à Goma prouve une fois de plus la déliquescence du transport aérien dans le pays. Sur neuf aéroports internationaux, seuls cinq y sont aux normes.

Le crash du Fokker 50 opéré par la compagnie congolaise CAA a fait 7 morts. DR

Le crash du Fokker 50 opéré par la compagnie congolaise CAA a fait 7 morts. DR

ProfilAuteur_TshitengeLubabu

Publié le 19 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

Le ciel a fait sept morts de plus en RD Congo. Un Fokker 50 de la Compagnie africaine d’aviation (CAA) s’est écrasé, le 4 mars, à Goma (Nord-Kivu), par mauvais temps. Circonstance aggravante : l’appareil n’était pas assuré. Le lendemain, le ministre des Transports, Justin Kalumba Mwana Ngongo, annonçait une « nouvelle certification de toutes les compagnies aériennes, des aéronefs et des équipages ». Pas de quoi clore le débat sur la sécurité du transport aérien en RD Congo. Toutes les compagnies du pays sont inscrites sur la liste noire de l’Union européenne.

Car les accidents, meurtriers ou non, sont assez fréquents. Le précédent crash mortel à Goma remontait à avril 2008 ; le bilan avait été lourd : une quarantaine de tués. Dix-huit mois plus tard, en novembre 2009, un avion de ligne avait raté son atterrissage et terminé sa course sans faire de victime… dans une coulée de lave. La piste, en partie endommagée par l’éruption du volcan Nyiragongo, en janvier 2002, n’était en effet toujours pas réhabilitée. Les travaux avaient commencé peu avant l’accident, grâce à un don de 15 millions d’euros octroyé début 2009 par le gouvernement allemand. Il s’agissait pour l’ONG Agro Action allemande (AAA) de décaper la lave recouvrant environ 1 000 m de la piste (d’une longueur totale de 3 000 m) avant de la bitumer – une étape pour laquelle Berlin a dû remettre la main au portefeuille. La société allemande Strabag est prête pour achever les travaux.

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Fréquentables

Mais Goma n’est pas un cas isolé. Lorsqu’on demande à Abdallah Bilenge, administrateur-directeur général de la Régie des voies aériennes (RVA), qui gère 54 aéroports et aérodromes congolais (sur les 260 existants), si ceux-ci sont aux normes, il répond sans ambages : « Pour le moment, non. Mais cela ne veut pas dire qu’ils ne sont pas fréquentables, exploitables, que les avions ne peuvent décoller ou atterrir. » Sur les neuf aéroports internationaux de la RVA, seuls cinq (Kinshasa-Ndjili, Kisangani-Bangoka, Goma, Lubumbashi-Luano et Mbuji-Mayi) sont jugés conformes.

Mais des actions sont en cours, souligne Bilenge. Grâce à un financement de plus de 100 millions d’euros accordé par la Banque africaine de développement (BAD), l’amélioration des infrastructures a déjà commencé à Kinshasa et à Lubumbashi. La construction d’un aéroport international à Kinkole, près de Kinshasa, pourrait démarrer d’ici à juillet. Mais le niveau du trafic aérien reste encore très bas en RD Congo : à peine 1,5 million de passagers par an. 

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