Areva passe à la caisse

Publié le 20 janvier 2008 Lecture : 1 minute.

« Je considère que la page est tournée », s’est réjouie la présidente d’Areva, Anne Lauvergeon, qui a signé un accord « historique » avec le président Mamadou Tandja, le 13 janvier. Et mis fin à sept mois de brouille. Pour la période 2008-2009, Areva va payer 50 % plus cher le minerai extrait des deux gisements d’Arlit, exploités par les filiales Cominak et Somaïr, dans le nord du pays. En août 2007, une première augmentation rétroactive pour toute l’année 2007 avait déjà placé le kilo d’uranium à 40 000 F CFA (60,98 euros) au lieu de 27 300 F CFA (41,62 euros). Sur une production annuelle de 2 260 tonnes, Areva a également accepté de concéder une quantité – non divulguée – de minerai au Niger, qui le commercialisera pour son propre compte. Le « paquet global » comprend par ailleurs un prêt de 15 milliards de F CFA. Autant de bonnes nouvelles pour Niamey, qui annonce que les recettes tirées du yellow cake sont ainsi passées de 8 milliards de F CFA (12,1 millions d’euros) en 2006 à 37 milliards (56,4 millions d’euros) en 2007, soit près de 15 % des revenus de l’État. Ceux-ci reposant essentiellement sur la fiscalité et les résultats des deux filiales à qui Areva achète l’uranium, aucune projection pour 2008 n’est encore disponible. Mais, si l’on prend en compte la hausse du prix de 50 %, le gouvernement peut légitimement espérer percevoir une cinquantaine de milliards de francs CFA, au moins.
En échange, Areva a obtenu « l’agrément » sur le fabuleux gisement d’Imouraren, au sud d’Arlit, dont les réserves pourraient dépasser les 200 000 tonnes. Le permis d’exploitation est en cours de négociations mais ce site sera la plus grande mine d’uranium du continent, la deuxième au monde, avec une production de 5 000 tonnes par an et des investissements qui dépasseront le milliard d’euros. Troisième producteur mondial après le Canada et l’Australie, le Niger se savait très convoité dans un contexte de forte demande d’uranium pour alimenter les centrales nucléaires. Le réchauffement climatique et la flambée des prix des hydrocarbures ont provoqué un engouement pour l’atome.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires