Tombouctou à portée de clic
Publié le 19 décembre 2004 Lecture : 1 minute.
René Caillé doit s’en retourner dans sa tombe. L’explorateur français, qui, après un an de
voyage, ayant survécu aux fièvres et aux rezzous des nomades touaregs, est entré dans Tombouctou le 20 avril 1828, serait éberlué d’apprendre que « la perle noire du désert », jadis mystérieuse et inaccessible, a aujourd’hui son site Internet. Située sur la boucle du fleuve Niger, aux confins du Sahara, Tombouctou est la première ville du Mali à faire son entrée sur le Web. L’événement ne sera pas passé inaperçu puisqu’il vient d’être
récompensé par le Prix RFI Net Afrique 2004. Et pour cause. Le graphisme est splendide, baigné des couleurs chaudes de l’Afrique, et le contenu très riche. Fruit d’une collaboration entre la mairie de Tombouctou, le Pnud, les Volontaires des Nations unies, l’association Afrique Initiatives et le ministère malien de l’Administration territoriale et des Collectivités locales, www.tombouctou.net est un outil destiné aussi bien aux
Tombouctiens qu’aux étrangers. Le site offre aux habitants la possibilité d’accéder à distance aux services administratifs de la mairie. Ainsi, les formulaires d’actes de naissance, de décès, de mariage, etc., sont téléchargeables en ligne. Le visiteur pourra également découvrir l’histoire de la ville, son artisanat, et obtenir une multitude d’informations pratiques sur les hôpitaux, écoles, hôtels, restaurants Le voyageur
curieux apprendra enfin comment accéder à la ville légendaire. Si Tombouctou est désormais à portée de clic, il faut encore de la persévérance pour arriver à fouler le sol de ses ruelles de sable. Depuis Bamako, il faut compter cinq jours de navigation par le fleuve, trois jours de route ou deux heures d’avion, la liaison s’effectuant deux
fois par semaine, si le vol n’est pas annulé.
