Rupture

Publié le 19 décembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Même si les nouvelles qui nous viennent d’Afrique ne sont pas toujours réjouissantes, surtout quand elles font la part belle aux tragédies sur fond de querelles de pouvoir et d’ambitions personnelles, il n’y a pas pour autant matière à désespérer. À un moment de l’année où l’esprit est tout à la fête aux quatre coins du monde, au rythme, entre autres, de la musique africaine, on ne peut s’empêcher de se projeter vers l’avenir et de s’interroger sur les mutations en cours dans nos sociétés.
Parmi les paramètres qui entrent en ligne de compte dans les multiples analyses prospectives concernant notre continent, il en est un dont on n’a pas toujours mesuré l’impact : c’est celui de la jeunesse des populations africaines. Certes, au nombre des maux dont souffrent les pays africains, il y a le taux très élevé de chômage qui frappe les jeunes, notamment ceux qui peuplent les périphéries des grandes agglomérations et qui, dans leur désoeuvrement, sont souvent prêts à toutes les aventures. Mais, à l’inverse, cette même jeunesse africaine ne semble plus disposée à accepter les « balivernes » que leur servent leurs dirigeants politiques et à s’installer dans la fatalité de la misère et de l’ignorance. Il suffit d’observer autour de nous les réussites dans tous les secteurs de la société (de la création culturelle au monde de l’entreprise en passant par les disciplines sportives) pour constater que les choses bougent.

À l’évidence, il y a aujourd’hui dans nos sociétés africaines une rupture générationnelle faite de comportements nouveaux, de réflexes mieux adaptés aux nombreuses opportunités qu’offrent les avancées technologiques, en particulier dans le domaine de la communication. Par-delà une circulation de l’information qui permet aux jeunes Africains d’accéder plus que par le passé au monde des connaissances et de prendre une part plus active dans l’évolution de la société internationale se trouvent aussi potentiellement réunies les conditions d’une meilleure appréciation de la politique. Il y a d’ores et déjà les signes d’un affranchissement des contraintes communautaires et ethniques, ô combien préjudiciables à la cohésion nationale. C’est par là que passent les constructions nationales de demain, sans lesquelles les idées d’intégration africaine resteraient vaines. Avant d’être citoyens africains, les jeunes ont besoin de se sentir citoyens dans leur propre pays. Ce n’est qu’ainsi qu’ils se sentiront à même de côtoyer et de se frotter sans complexes, contrairement à leurs aînés, aux jeunes d’Europe, d’Amérique et d’Asie.
Je vous souhaite plein de bonheur en 2005 !

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