Pas de nouveau choc
L’envolée des prix du baril a ramené au premier plan le spectre de la crise économique des années 1970. Mais en 2004, les présidents des Banques centrales des pays industrialisés n’ont pas eu à trancher entre stagnation et inflation, seul choix laissé à leurs confrères il y a trente ans. Ils avaient dû contrebalancer les hausses successives des carburants en baissant les taux d’intérêt, alimentant la spirale infernale de l’inflation, les salaires augmentant, puis le coût de la vie, etc. Par la suite, les Banques centrales ont développé un véritable savoir-faire en matière de lutte contre l’inflation, qui les rend aujourd’hui beaucoup plus crédibles. Certes, la croissance économique ralentit et l’inflation augmente, mais dans des proportions qui n’ont rien de comparable avec ce qui s’est produit lors des deux premiers chocs pétroliers.
Au plus fort de la hausse, tant Alan Greenspan, président de la Réserve fédérale américaine, que Jean-Claude Trichet, son homologue à la Banque centrale européenne, ou encore Mervyn King, gouverneur de la Bank of England, ont multiplié les déclarations apaisantes. Et ils ont transformé leurs paroles en actes, notamment en ne touchant pas aux taux d’intérêt. Leurs discours ont certainement permis de limiter les appréhensions de l’opinion publique et probablement d’éviter que le prix du baril s’emballe. Car il est clair que les spéculateurs ont misé sur la perspective d’une poussée inflationniste pour faire monter les enchères. En la matière, ils en ont été pour leurs frais.
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