Noirs, et Américains

Publié le 19 décembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Les Noirs vont-ils obliger les États-Unis à changer de politique en Afrique ? Des hommes tels que Martin Luther King ou Lutuli incarnent une nouvelle conception des réalités africaines. Leur action est soutenue par l’Association des leaders noirs pour l’Afrique dont King fait partie. Sur le plan culturel, les artistes font connaître les richesses du patrimoine africain. George Weaver, secrétaire adjoint au Travail, dénonça la politique raciale de l’Afrique du Sud et regretta publiquement l’attitude passive observée jusqu’à présent par les États-Unis, à propos de l’« apartheid ». []
Ce mouvement d’opinion a, bien entendu, une résonance essentiellement politique. La multiplication des diplomates et des étudiants africains aux États-Unis, depuis 1960, y contribue beaucoup.
« Nous, Noirs, sommes américains de l’Afrique ancestrale », a affirmé un délégué de l’Association des leaders noirs pour l’Afrique. L’ambassadeur du Niger aux Nations Unies déclarait : « Je ne pense pas comme un Nigérien, je ne pense pas comme un Africain, je pense comme un homme de couleur, et mon but, dans la vie, est de rendre la dignité humaine à mon peuple ». L’affaire du Congo et de l’Afrique du Sud a passionné les Noirs américains autant que les Africains. Peu de temps avant que les parachutistes belges ne soient envoyés à Stanleyville, Martin Luther King, James Farmer et d’autres leaders noirs demandèrent au président Johnson de n’engager aucune action militaire au Congo et d’agir seulement de concert avec l’Organisation de l’unité africaine et les Nations unies. Ils déplorent le massacre des otages blancs, mais espèrent que le sang versé sera, pour tous les pays du monde, un avertissement : désormais, disent-ils, il est clair qu’aucune
solution ne sera trouvée hors d’une entente avec l’ensemble des États africains.
C’est dans le même esprit qu’ils engagent les Nations unies à prendre des sanctions économiques contre l’Afrique du Sud. Aux récentes élections américaines, le vote massif des Noirs en faveur de Johnson et de Robert Kennedy, à NewYork, a révélé tout à coup le poids formidable de l’électorat noir. C’est peut-être une phase nouvelle de l’histoire des États-Unis qui s’ouvre désormais.

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