Les forages se multiplient dans la région

Publié le 19 décembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Le Sahel sera-t-il bientôt aussi convoité que le golfe de Guinée ? L’exploitation des champs de Doba, au Tchad, a redonné espoir aux pays de la région. Le Niger, par exemple, pense disposer des ressources suffisantes pour devenir un pays producteur. Les premières prospections ont débuté en 1958, essentiellement dans la région du Djado, à l’extrême-nord du pays. Au cours des quatre décennies qui ont suivi l’indépendance, près d’une quarantaine de puits ont été forés. Et c’est dans le sud-est du pays, près du lac Tchad, à proximité de la localité de Nguimi, que l’on a surtout trouvé des traces d’hydrocarbures.
Au début des années 1990, l’adoption d’une nouvelle législation suscite un regain d’intérêt. En 1992, le texan Hunt Oil obtient le permis du Djado pour une durée de dix ans. Le permis du Ténéré est confié au canadien TG World Energy, qui débute ses recherches en 1997. Enfin, le permis d’Agadem est octroyé à Exxon. Une demi-douzaine de forages réalisés sur le bloc 1 ont permis d’évaluer les réserves à environ 300 millions de barils de brut et 10 milliards de m3 de gaz. C’est cette zone qui intéresse aujourd’hui Petronas Carigali, à laquelle ExxonMobil est désormais associée. Après avoir ouvert des bureaux à Niamey au début de 2002, la société a lancé de nouvelles recherches sur le site d’Agadem le 27 mai dernier. Cette campagne de forage devait se concrétiser par le percement de trois puits d’exploration. Petronas espère que ces forages seront suffisamment probants pour poursuivre les recherches en 2005. Il faudrait un minimum de 800 millions de barils de réserves pour justifier les 2 000 milliards de F CFA (3 milliards d’euros) d’investissements nécessaires à l’exploitation du brut nigérien. Elle exigerait en outre la réalisation d’importantes infrastructures d’évacuation.
Selon Michel Flohic, directeur général de Petronas Carigali Niger, l’enclavement du pays nécessiterait la construction d’un oléoduc de 900 km, à raccorder à celui qui relie le Tchad à la côte camerounaise. Ce pipeline suscite par ailleurs de nouveaux projets. Le consortium qui exploite déjà les champs de Doba depuis un an a signé le 10 mai 2004 avec le gouvernement tchadien une nouvelle convention de recherches et d’exploitation. Si tel était le cas, d’autres majors pourraient bien s’intéresser à cette zone, qui va bien au-delà du sud du Tchad. Outre le Niger, l’est de la République centrafricaine et les régions septentrionales du Cameroun nourrissent désormais des rêves d’or noir jugés jusqu’ici peu réalistes.

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