Hassan Ahdab

État des lieux et perspectives du groupe hôtelier sur le continent, par son DG Afrique.

Publié le 19 décembre 2004 Lecture : 3 minutes.

La chaîne hôtelière Le Méridien gère 135 établissements dans 55 pays. Avec un chiffre d’affaires annuel de 600 millions de livres sterling (874 millions d’euros) pour 30 000 chambres, ce groupe anglais, racheté par la banque américaine Lehman Brothers, est un géant de l’hôtellerie de luxe. Il est présent dans une quinzaine de pays d’Afrique, où il gère une trentaine d’hôtels. État des lieux et perspectives avec Hassan Ahdab, directeur général de la division Afrique et océan Indien.

Jeune Afrique/l’intelligent : Que représente l’Afrique pour votre groupe et quels sont vos projets de développement ?
Hassan Ahdab : Nous disposons de 6 500 chambres, avec un taux d’occupation de 68 %. Et réalisons un chiffre d’affaires de 80 millions de livres sterling. Notre politique privilégie le contrat de gestion à la franchise ou à l’investissement direct dans de nouveaux établissements. Le contrat de gestion est une entente avec le propriétaire d’un établissement intéressé par l’enseigne Le Méridien. Nous lui apportons l’expérience, le savoir-faire de nos équipes, nous l’aidons à mettre son établissement aux normes du groupe, et il nous rémunère en fonction du chiffre d’affaires et du profit. C’est un engagement durable, précédé d’une étude de viabilité, et qui s’accompagne d’un plan de développement, avec des objectifs chiffrés à réaliser. Nous préférons cette formule à celle de la franchise. Avec les franchisés, en Afrique, les choses se passent bien la première année, et ensuite, petit à petit, on perd le contrôle. La qualité des prestations s’en ressent, et cela finit par nuire à notre image. C’est pour cette raison que nous nous sommes séparés de l’hôtel Africa à Tunis, qui était une franchise, et que nous allons quitter Agadir, à la fin de l’année.
J.A.I. : Quels sont vos projets pour l’Afrique du Nord ?
H.A. : Nous sommes très bien implantés au Maroc et en Égypte. Nous souhaitons revenir à Tunis, mais l’opportunité d’un hôtel central et de qualité proposé en contrat de gestion ne s’est pas encore présentée. La nouveauté, c’est l’Algérie, où nous étions absents, et où une importante opération est en cours. Elle porte sur 1 200 à 1 300 chambres, et devrait conduire à la reprise, en contrat de gestion, de 5 ou 6 établissements, à Alger, mais aussi à Oran, Annaba et Constantine. L’opération devrait concerner deux des fleurons de l’hôtellerie algérienne, El-Aurassi et El-Djazaïr (ex-Saint-Georges), dans la capitale. La qualité de l’accueil et du service m’a impressionné. Le problème, en revanche, c’est la vétusté de certaines parties des hôtels. Les établissements passeront sous l’enseigne Méridien, pas tous en même temps, mais au fur et à mesure de l’achèvement des travaux de rénovation. Nous ne voulons pas installer des enseignes au rabais.
J.A.I. : Et pour l’Afrique subsaharienne ?
H.A. : Nous sommes au Sénégal, une destination émergente. Nous travaillons sur un projet d’extension du Méridien Président de Dakar, et nous allons participer au développement de la Petite Côte et devenir cogestionnaires, avec l’État, d’un des hôtels qui verra le jour dans la région de Saly. Nous sommes déjà bien implantés – avec 4 enseignes – au Nigeria, un marché stratégique, et nous espérons porter ce chiffre à 6 ou 8. Nous sommes aussi au Tchad, au Cameroun, au Gabon et au Congo-Brazzaville. La privatisation de notre hôtel de Brazzaville, propriété du gouvernement, est en cours. Une fois ce processus terminé, d’importants travaux de rénovation pourront être engagés. Enfin, nous avons signé un accord pour prendre en gestion un deuxième hôtel, l’ex-Mbamou Palace, une fois que les travaux de réhabilitation seront terminés.
J.A.I. : Avez-vous des perspectives de développement en Afrique australe ?
H.A. : Nous avons un hôtel franchisé en Angola, que nous allons essayer de faire passer en contrat de gestion. Sinon, nous le quitterons et partirons à la recherche d’un autre partenaire. Nous avons quatre enseignes au Malawi, pays où notre implantation est récente. L’expérience est concluante. Le contrat s’achève fin 2005, mais je souhaite travailler dans la durée. Nous sommes en plein développement à Maurice et aux Seychelles, avec à chaque fois trois enseignes. Enfin, nous allons nous lancer en Namibie et en Afrique du Sud. Je dois finaliser à Windhoek en janvier 2005. La chose est acquise pour un établissement, et je suis en discussion pour deux autres. En Afrique du Sud, nous venons de signer avec un bon resort, le Kruger Gate. Et nous avons des projets sur Johannesburg. Rendez-vous en 2005 !

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