Au pays des jeunes centenaires

Publié le 19 décembre 2004 Lecture : 2 minutes.

Le plus âgé conquérant de l’Everest, le sommet du monde, est japonais. En mai 2003, quand il a fait l’ascension – l’expédition a duré deux mois -, il avait 72 ans. Il s’appelle Yuichiro Miura.
Yuichiro a de qui tenir. Son père, Keizo Miura, a aujourd’hui 100 ans. En 1981, il a été l’homme le plus âgé qui ait escaladé le Kilimandjaro, le sommet de l’Afrique. Il avait alors 77 ans. L’an dernier, il a descendu en ski les pentes du mont Blanc. Il s’entraîne actuellement pour faire du trek dans les Alpes.
Les Miura sont les porte-drapeau de deux autres records détenus par le Japon. C’est le pays où l’espérance de vie à la naissance est la plus élevée : 81,9 ans. Et celui où l’on vit le plus longtemps en bonne santé : jusqu’à 75 ans. Statistiques de l’Organisation mondiale de la santé. C’est trois ans de plus qu’en France, qui occupe le neuvième rang, et presque six ans de plus qu’aux États-Unis (77,3 ans).
Les Miura ont des émules. C’est aussi une Japonaise, Tamae Watanabe, qui, en mai 2002, a été la femme la plus âgée à escalader l’Everest : elle avait 63 ans. En décembre 2003, selon un bilan de l’Association himalayenne japonaise, 2 septuagénaires, 22 sexagénaires et 44 quinquagénaires japonais avaient gravi des sommets de plus de 8 000 mètres.
Assez naturellement, le Japon compte 23 000 centenaires pour une population de 128 millions d’habitants, et 35 % d’entre eux vivent de façon autonome. À titre de comparaison, il y a aux États-Unis 50 000 centenaires pour 283 millions d’habitants, mais 13 % seulement d’entre eux vivent indépendamment.
Les secrets de cette bonne santé ? L’exercice physique, évidemment. Il est favorisé par les conditions de vie. À la campagne, les retraités font beaucoup de jardinage et de travaux des champs. En ville, il faut souvent faire travailler ses jambes. À Tokyo, par exemple, il y a très peu d’escaliers mécaniques dans le métro, et la circulation est telle qu’on a intérêt à marcher plutôt qu’à prendre sa voiture. L’autre atout des Japonais est une alimentation traditionnellement saine : peu de viande rouge, beaucoup de poisson et de riz riche en fibres.
Le contrecoup, à terme, sera le poids des charges sociales : d’un côté, une natalité très faible, de l’autre, des représentants du troisième âge de plus en plus nombreux. Même si beaucoup de Japonais sont en bonne santé, l’assurance-maladie coûtera de plus en plus cher. On estime qu’en 2017, 27 % de la population aura plus de 65 ans et qu’en 2050 cette proportion s’élèvera à 35,7 %. D’ores et déjà, on prévoit que les retenues pour les retraites, qui sont aujourd’hui de 13,58 %, grimperont à 18,3 % en 2017.

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