Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 19 novembre 2006 Lecture : 4 minutes.

Demandeurs d’asile en détresse
– Les Allemands ont tellement entendu d’histoires qu’ils n’arrivent plus à distinguer la vérité du mensonge. L’asile en Allemagne est devenu comme un jeu de loterie où les noms des personnes à régulariser sont tirés au sort. Les malchanceux sont pour la plupart refoulés sans véritable vérification. Le retour des expulsés dans leur pays d’origine entraîne parfois des conséquences terribles. Et c’est l’une des raisons qui pousse la majorité des demandeurs d’asile à tricher sur leur âge (en se faisant passer pour des mineurs), à se présenter sous une fausse identité ou même à prendre la nationalité d’un pays où ils n’ont jamais mis les pieds pour retarder leur rapatriement.
Thibaut Armel Loubelomankessi, Hamm, Allemagne

Après Jospin, Sarkozy
– Suite à votre « spécial Sarkozy » qui fait la une de J.A. n° 2391, permettez-moi de faire un petit rappel. Il y a cinq ans, je réagissais déjà à un éditorial de Béchir Ben Yahmed au titre fort expressif : « Et si Jospin était élu ? » Au soir même du 21 avril 2002, je vous adressais une liste de neuf raisons expliquant pourquoi Lionel Jospin n’avait pas été élu. À l’époque, votre article laissait clairement entendre que le nouveau président français serait Jospin et que, face à cette éventualité, beaucoup de chefs d’État africains très amis de Chirac auraient des problèmes, à cause de la fameuse déclaration de Jospin : « En Afrique, on se salit les mains. »
Vous êtes en train de commettre la même erreur avec Sarkozy. Celui-ci se comporte comme si l’élection présidentielle de 2007 n’était qu’une simple formalité. Or le référendum sur la Constitution européenne est encore frais dans les mémoires. L’électeur français n’aime pas que l’on considère son vote comme déjà acquis dans un sens ou dans un autre. À mon avis, rien n’est joué. Cette présidentielle est marquée par le retrait de la génération des dinosaures. Alors qu’en Espagne et en Angleterre des quadragénaires arrivaient au pouvoir, la France se complaisait dans la gérontocratie ! Au lieu de l’interview de Nicolas Sarkozy, j’aurais préféré une enquête plus générale : vous auriez pu nous dresser le tableau des candidats et établir des pronostics, évaluer leurs chances de succès. Il me semble évident que nous allons droit vers la surenchère et que les petits partis feront pencher la balance. Je prends date avec vous et soyez sûr qu’au soir du scrutin je vous écrirai.
Armand Balla, Casablanca, Maroc

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Ses policiers nous persécutent
– J’ai 62 ans et je vis depuis trente ans en France, où je travaille dans une grande bibliothèque. Après avoir vu Nicolas Sarkozy en couverture du n° 2391 de Jeune Afrique, la lecture de l’interview que vous a accordée le ministre de l’Intérieur a été un grand choc pour moi. Lui qui persécute, qui harcèle à travers ses policiers tout étranger qui a la peau basanée ou porte un nom ou un prénom qui ne plaisent pas Lui qui se comporte en extrémiste sans états d’âme envers ses concitoyens dont je fais partie, que devons-nous penser de votre journal, que l’on considère comme le nôtre dans notre pays d’exil ?
Je suis mariée à un Français et j’ai deux enfants qui sont français. L’avènement de ce ministre qui a déstabilisé toute une société pour arriver au pouvoir ne nous a pas aidés à être acceptés ni considérés comme des citoyens.
Jeune Afrique va être lu en Afrique du Nord et dans l’autre partie de l’Afrique par des gens qui ne soupçonnent pas ce qui se passe actuellement en France. Vous allez donner avec cette interview l’image d’un homme pragmatique, d’une bête politique qui va apporter le bien-être au peuple français sur un plateau Mettez-vous à notre place, vous qui vivez dans une sphère de protégés et d’intouchables.
Khadija Ledoré, Juvisy-sur-Orge, France

Réponse : Je crains que vous ne commettiez tous deux la même erreur d’appréciation. Interroger un homme (ou une femme) politique dont l’importance n’échappe à personne ne signifie en rien que nous partagions ses idées, que nous approuvions son action, ou que nous souhaitions sa victoire à l’élection présidentielle. Nous avons à plusieurs reprises écrit toutes les réserves que nous inspirait la politique suivie par l’actuel ministre français de l’Intérieur en matière d’immigration. Lui donner la parole sur ce sujet – et sur d’autres – relevait donc de notre devoir d’informer. Pour le reste, rassurez-vous : d’autres candidats, adversaires de Nicolas Sarkozy auront tout le loisir de s’exprimer dans J.A.
F.S.

J’en ai marre
– Marre de vivre dans un pays où les élections sont synonymes de tribalisme : « Tu dois voter pour X, il est du même coin que nous ! Si tu votes pour « les autres », ils nous extermineront ! » (ma mère).
Marre de vivre dans un pays où, à cause des élections, l’insécurité ne fait que s’accroître : « Ne va pas en ville aujourd’hui, il y a des affrontements entre les militants de X et de Y, il paraît qu’il y a déjà deux morts ! » (un ami affolé).
Marre de vivre dans un pays où la démocratie n’est une réalité que sur le papier : « Si la partie adverse nous provoque après les résultats, nous ne resterons pas les bras croisés ! » (candidat X).
Marre de vivre dans un pays où ceux qui nous dirigent pensent à leurs intérêts avant tout et aux miens en dixième position, peut-être !
Jonathan Bashi, Université protestante au Congo, Kinshasa, RD Congo

Pétrole malien : précision
– Suite à une information parue dans les pages « Confidentiel » de J.A. n° 2392 à propos de la cession de 75 % des parts de Baraka-Mali aux compagnies ENI et Sonatrach, les principaux promoteurs de ce projet, Max de Vietri et Isselmou Tajedine, précisent que le produit de cette cession (19 millions de dollars) « ne revient pas aux actionnaires de Baraka ». Il sera entièrement investi, disent-ils, au Mali, dans le financement effectif du programme d’exploration pétrolière sur les deux prochaines années. S.Gh.

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