Sa part d’Afrique

Publié le 19 novembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Née à Dakar le 22 septembre 1953, Ségolène Royal n’a aucun souvenir de sa prime enfance passée dans ce qui était alors la capitale de l’Afrique-Occidentale française (AOF). À Ouakam, où son père commandait un régiment de tirailleurs, la famille vivait dans l’aisance coloniale des grandes villas où les boys et les nounous ne manquaient pas pour faire le service. Ségolène n’a pas 2 ans quand Jacques Royal est muté à la Martinique. Pourtant, elle affirme avoir toujours eu « une part d’Afrique » au fond d’elle-même. « C’est peut-être parce que je suis née en Afrique que j’ai toujours suivi avec vigilance ce qui s’y passait, que je continue à croire, envers et contre tout, qu’elle n’est pas condamnée à la misère », écrit-elle dans son livre La Vérité d’une femme, paru il y a dix ans. Un continent qu’elle aborde essentiellement sous l’angle du développement, des ONG et de l’énergie solaire, qui est pour elle une quasi-obsession. À ses yeux, les panneaux et les fours solaires sont l’une des clés majeures de la lutte contre l’émigration sauvage et l’exode rural, un thème qui a été au cur de son entretien avec Abdoulaye Wade à Dakar, fin septembre 2006. Pour le reste, en dehors de phrases génériques sur la nécessité de « repenser la relation avec l’Afrique », de « lutter contre toutes les formes de corruption et d’abus de pouvoir » et de « rompre » (comme Sarkozy !) « avec la politique France-Afrique traditionnelle », on est prié de s’adresser à son porte-parole Jean-Louis Bianco. Lequel, en tant qu’ancien secrétaire général de l’Élysée et ex-président du Haut Conseil international de la coopération, maîtrise un peu mieux les détails et les entrelacs d’un dossier, qui, visiblement, ne passionne guère Ségolène. Tout juste relèvera-t-on qu’en la matière comme dans toutes les autres, Mme Royal ne se sent tenue par aucun programme partisan. Aucun des « messieurs Afrique » du PS n’avait ainsi été invité à l’accompagner lors de son déplacement au Sénégal. Même distance en ce qui concerne le Maghreb, où le silence de Ségolène confine au mutisme. Si l’on croit deviner certains des contours de la « pensée » ségolienne sur les affaires du monde (quand elle en parle, c’est souvent pour saluer l’altermondialisme), il faudra donc attendre encore pour connaître son avis sur les questions africaines.

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