À l’affiche
Publié le 19 novembre 2006 Lecture : 2 minutes.
Bab’Aziz, de Nacer Khemir
(sorti à Paris le 15 novembre)
Un vieil aveugle, Bab’Aziz, chemine à travers le désert au bras de sa petite fille Ishtar pour rejoindre un lieu secret où est organisée une grande réunion de tous les derviches de la région. Un voyage lent mais jamais ennuyeux que ponctuent des rencontres étonnantes et qui permet de célébrer la tradition soufie, montrant une culture musulmane sage, tolérante, ouverte à toutes les autres. Au-delà du message politique et spirituel, un film, surtout, d’une très grande beauté tourné par un artiste tunisien aux multiples talents – il est également écrivain, peintre, sculpteur, calligraphe – trop rare sur le grand écran.
Kigali, des images contre un massacre, de Jean-Christophe Klotz
(sorti à Paris le 15 novembre)
L’un des rares journalistes présents à Kigali pendant que se commettait le génocide, Jean-Christophe Klotz est retourné sur place dix ans après. Pour essayer de comprendre pourquoi le massacre n’a pu être stoppé alors même qu’il se déroulait au vu et au su de toute la communauté internationale, à commencer par la France. Pourquoi, comme le dit l’auteur, « mes images n’ont rien empêché ». Et en effet, ces images de l’époque, qu’on revoit à cette occasion, sont suffisamment fortes et insupportables pour qu’on pense que la question qui sert de fil directeur à ce documentaire méritait d’être posée. Qu’elle reste sans réponse autre que de nous faire sentir à quel point la Realpolitik ne s’encombre d’aucun souci humaniste ne rend guère optimiste.
Allez Yallah ! de Jean-Pierre Thorn
(sortie à Paris le 22 novembre)
Jean-Pierre Thorn, qui s’est fait connaître comme le principal portraitiste au cinéma de la galaxie hip-hop dans l’Hexagone, a suivi caméra au poing une « caravane » de Maghrébines qui ont parcouru ces dernières années le Maroc puis les banlieues françaises afin de militer pour l’émancipation des femmes. À chaque étape, elles plantent une tente, réunissent les femmes de l’endroit, écoutent leurs soucis, leur parlent de leurs droits. Pour lutter contre l’intégrisme et certaines traditions privatrices de liberté. Raconté sur fond de musiques de Bams ou de Sapho, un combat féministe qui se veut joyeux et festif.
