Al-Jazira en anglais

Publié le 19 novembre 2006 Lecture : 2 minutes.

Il est 12 heures GMT, ce 15 novembre. Anciens présentateurs vedettes d’ITV News et de CNN, Shiulie Ghosh et Sami Zeidan annoncent en direct la naissance d’Al Jazeera English (AJE). Attendu depuis 2004, l’événement marque la volonté du Qatar, ce minuscule mais opulent émirat du Golfe, de conforter sa place dans le monde de l’audiovisuel. « Maintenant qu’Al-Jazira, notre chaîne arabophone, s’est imposée, grâce à son exceptionnelle liberté de ton, comme la télévision la plus regardée dans le monde arabe, son alter ego anglophone va essayer de damer le pion aux plus grandes chaînes internationales, notamment la BBC et CNN », estime un membre du conseil d’administration d’Al Jazeera Satellite Network (ASN), le groupe qui contrôle les deux chaînes.
Pour relever le défi, l’émir Cheikh Hamed Ben Khalifa Al Thani, qui porte le projet à bout de bras, n’a manifestement pas lésiné sur les moyens, même si les autorités qataries refusent de révéler le montant exact de l’investissement. AJE possède une vingtaine de bureaux à travers le monde et quatre centres régionaux, à Washington, Londres, Kuala Lumpur et, bien sûr, Doha, siège de la chaîne. Elle emploie 800 salariés, dont 300 journalistes parmi lesquels quelques vedettes, sans doute débauchées à prix d’or, comme sir David Frost, Rageh Omaar, Darren Jordan (tous ex-BBC) et Rizwan Kan (ex-CNN). Dans un premier temps, la chaîne émettra douze heures par jour. Et 24 heures sur 24 dès le 1er janvier 2007.
« AJE ne sera pas une simple adaptation en anglais d’Al-Jazira, explique son patron, le Britannique Nigel Parsons. Mais pas non plus un remake de la BBC ou de CNN. » Moins engagée que sa consur arabe dans les conflits du Proche-Orient, Al Jazeera English n’en revendique pas moins une identité tiers-mondiste. Ses promoteurs ne cachent pas l’agacement que leur inspire le « monopole » exercé par les grandes chaînes internationales et leur traitement « occidentalo-centré » de l’information. Ils veulent être à l’origine d’un « flux d’informations orienté dans le sens Sud-Nord » et, surtout, faire parler de régions qui « n’étaient pas jusqu’ici suffisamment couvertes ».
À en croire, le Jordanien Wadhah Khanfer, directeur général d’ASN, la nouvelle chaîne pourra être regardée, dès son lancement, par « plus de 80 millions de foyers reliés au câble et au satellite » et « 1 milliard d’internautes environ ».

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