Le temps du paludisme est révolu

Publié le 19 octobre 2008 Lecture : 3 minutes.

Ces dernières années, l’Afrique est entrée dans une ère de croissance économique et de développement social sans précédent. Plusieurs pays du continent ont accompli des progrès considérables en vue d’améliorer la situation en matière d’éducation, de santé et de réduction de la pauvreté.
Cette situation a peu de chances de durer tant que la productivité du capital humain n’est pas garantie. Des millions d’Africains continuent de mourir chaque année de maladies totalement prévisibles, dont le paludisme, qui touche plus de 500 millions de personnes dans le monde, en particulier des femmes et des enfants. Plus de 90 % des décès annuels mondiaux dus au paludisme ont lieu en Afrique. Selon les estimations, cette maladie impitoyable coûte au continent environ 12 milliards de dollars par an en termes de pertes de productivité enregistrées. La croissance africaine ne peut supporter un tel fardeau.
Nous disposons de médicaments efficaces, de moustiquaires, mais aussi d’une foule de connaissances accessibles aux divers pays et programmes engagés dans la lutte contre le paludisme. Et, comme les moustiques eux-mêmes, nous avons les ressources pour intervenir par-delà les frontières. La communauté internationale, sous l’égide du partenariat Roll Back Malaria (Faire reculer le paludisme), s’est mobilisée de telle sorte que les gouvernements, les ONG, les organismes internationaux, les institutions de recherche et le secteur privé travaillent main dans la main pour réduire de moitié, d’ici à 2010, les décès dus au paludisme. Grâce à des artistes du monde entier, le drame de cette maladie est évoqué avec des voix et des visages humains, pour que les enjeux du combat parviennent aux oreilles de ceux qui les ignorent encore.

Les pays africains sont en première ligne mais, seuls, ils ne peuvent vaincre la maladie. La communauté internationale doit les aider à intensifier leurs efforts de prévention de manière considérable. Étant l’un des trois plus grands contributeurs financiers en matière de lutte contre le paludisme, la Banque mondiale joue un rôle primordial. À travers son Booster Program for Malaria Control in Africa (Programme accéléré pour la prévention du paludisme en Afrique), elle a investi environ 470 millions de dollars et projette d’en dépenser encore davantage. En réponse à l’urgence de la situation et devant l’engagement manifeste et indéniable des pays africains, d’autres partenaires investissent de plus en plus de ressources pour résoudre le problème. De même, lors de sa dernière réunion, le Fonds monétaire international a dédié plus de fonds que jamais aux programmes de lutte contre le paludisme. Le Royaume-Uni a quant à lui récemment annoncé qu’il achèterait 20 millions de moustiquaires pour l’Afrique.

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Mais, s’il est important et nécessaire d’augmenter les financements, cela n’est pas suffisant. Le monde doit connaître les progrès qui ont été réalisés dans la lutte contre le paludisme. Dans ce contexte, les initiatives prises par les artistes et musiciens africains se sont révélées fructueuses. Grâce à une couverture médiatique mondiale, le concert « Africa Live : Roll Back Malaria », qui s’est tenu durant deux jours dans le stade de Dakar en 2005, et auquel ont participé dix-sept des musiciens les plus célèbres d’Afrique, a touché les curs et les esprits de plus d’un milliard de personnes. Nous devons organiser plus d’événements de ce type, qui permettent de souligner l’engagement humain contre le paludisme. Si aucun visage n’est associé à ce combat, la dynamique nécessaire à l’éradication de la maladie risque d’être compromise.
Il est donc de notre devoir de transformer les efforts actuels en résultats concrets. Aidons le continent à surmonter ce défi : le temps de l’Afrique est venu, et celui du paludisme est révolu. En travaillant ensemble, nous pourrons faire en sorte que les générations futures non seulement survivent, mais se nourrissent bien, aillent à l’école, disposent d’eau potable et d’électricité et assurent la transition de l’Afrique vers la prospérité et la croissance durable.

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