Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 19 juin 2005 Lecture : 4 minutes.

Guinée à l’agonie
À la lecture de votre article sur le président guinéen Lansana Conté intitulé « Le pouvoir à l’agonie » (voir J.A.I. n° 2311), il me paraît opportun de revenir sur le règne, de 1958 à 1984, de Sékou Touré. Celui-ci avait mis en place un système concentrationnaire, que j’ai dénoncé dans un livre que je viens de faire paraître aux éditions L’Harmattan sous le titre Sékou Touré, un totalitarisme africain. Par ailleurs, la même maison vient de rééditer le libre d’Alpha Abdoulaye Diallo, dit Portos, La Vérité du ministre, dix ans dans les geôles de Sékou Touré. Il s’agit d’un témoignage essentiel sur les méthodes utilisées par Sékou et ses sbires pour éliminer les élites et soumettre le peuple de Guinée. Il est nécessaire de rappeler ces événements au moment où le régime du président Conté porte de nombreuses atteintes aux droits de l’homme, tout en tentant de réhabiliter son prédécesseur.

Attention aux sectes !
Le n° 2316 est riche d’informations consacrées aux phénomènes religieux, du livre d’Oriana Fallaci à l’Opus Dei, en passant par les conversions au christianisme des Kabyles. Je trouve cependant exagérée l’attention accordée à l’évangélique Henri Bacher, qui se délecte de la pénétration du christianisme en terre d’islam.
Gare aux manipulations assimilées au prosélytisme religieux. Au Congo et en Afrique centrale en général, on ne compte plus les victimes des prophètes et des sectes se réclamant de l’Évangile, agissant sous couvert d’associations caritatives ou culturelles au moyen de communications audiovisuelles, de publications, voire d’agences de tourisme qui organisent des circuits spécialisés, tout cela aggravant l’emprise sur les esprits en profitant de la misère des populations.
Devant la montée des extrémismes de tout bord, comment éviter le grand choc des religions ?
Claude Diangoma Loko, Brazzaville, Congo

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De Djerba à Jérusalem
J’ai observé attentivement la photo du pèlerinage des Juifs d’Israël à la Ghriba, en terre tunisienne de Djerba (voir J.A.I. n° 2317). Une banderole de bienvenue en bleu et blanc, couleurs du drapeau d’Israël, rien de plus normal. Mais je reste perplexe. Pourquoi Israël n’a-t-il pas présenté des excuses à la Tunisie pour l’avoir bombardée en 1985 ? Pourquoi ne parle-t-on plus de l’exécution d’Abou Jihad en 1989 à Sidi Bou Saïd ? Pourquoi les Palestiniens n’ont-ils pas le droit de visiter ou de prier dans leurs mosquées les plus sacrées ? Pourquoi n’ont-ils pas le droit ne serait-ce que d’apercevoir leurs anciennes demeures, simplement pour verser quelques larmes sur le passé glorieux de la Palestine ?
N.B.J., La Rochette, France

Éloge de la coopération tunisienne
Lors d’un voyage en Afrique de l’Ouest, j’ai constaté que l’avion de Tunisair qui m’emmenait de Tunis à Dakar, via Nouakchott, était rempli de Tunisiens. Renseignement pris, il apparaît qu’ils sont nombreux à travailler au Sénégal comme coopérants, surtout dans l’ingénierie et les affaires, dans le cadre des accords techniques et économiques signés par les deux pays. Les Sénégalais apprennent à préférer les compétences des Tunisiens à celle des Occidentaux, en particulier des Français, qu’ils trouvent orgueilleux, capricieux, arrogants, exigeant de belles demeures et des salaires de nabab. Ils me rappellent qu’aux Antilles les V.A.T., vacataires de l’aide technique, sont surnommés les « Vacanciers aux Tropiques », car ils viennent travailler en tee-shirt ou en short et scandaleusement décontractés. Les Tunisiens sont plus modestes dans leur comportement et leurs exigences et s’intègrent plus facilement à la population locale, à compétences professionnelles et niveau scientifique égaux.
Les autorités sénégalaises se détournent de la France et donnent les marchés au plus offrant. À titre d’exemple, ce sont maintenant les bus Tata, importés d’Inde, qui circulent dans les rues de Dakar. Le Sénégal et l’Iran ont signé un accord pour l’assemblage d’une voiture, la Samadan, du constructeur iranien Khodro, lors de la visite du président Khatami au Sénégal.
Hadith Lasram, Belli, Tunisie

Précision
Dans la rubrique « Cinéma » de notre n° 2318 (page 89), le nom du réalisateur de Djourou, une corde à ton cou n’est pas Guka Omarova, comme une confusion technique nous l’a fait écrire, mais Olivier Zuchuat. Que ces deux cinéastes ainsi que les lecteurs qui auront relevé l’erreur veuillent bien accepter nos excuses.

Une Afrique divisée à Aïchi
Grâce à votre dossier sur « Pourquoi le Japon change » (voir J.A.I. n° 2300), j’ai eu connaissance de l’exposition universelle qui se tient à Aïchi depuis le 25 mars. J’y suis allé et j’ai trouvé une Afrique divisée. Les trois pays du Maghreb sont d’un côté, dans le voisinage de l’Union européenne. Le reste du continent est ailleurs, regroupé avec l’Égypte et la Libye.
Ensuite j’ai été déçu car la représentation des pays d’Afrique subsaharienne m’est apparue comme uniquement symbolique. J’ai vu, dans certains pavillons asiatiques, des masques, des pierres précieuses, différentes richesses que nous possédons, alors que sur les stands africains je n’ai pu contempler que les portraits des Wade, Kabila et autres Bongo. Où sont la musique, la danse, le cinéma, la littérature, la sculpture, la peinture, les arts traditionnels ? L’exposition se poursuit jusqu’au 25 septembre, il est temps de rectifier le tir.
Mes félicitations vont à l’Égypte, à la Libye et à l’Afrique du Sud, seuls à défendre les couleurs du continent.

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