Dernières nouvelles des Fronts

Publié le 19 mars 2006 Lecture : 2 minutes.

Principal leader de la nouvelle rébellion centrafricaine contre le régime du président Bozizé, le lieutenant Florian Ndjadder est depuis quelques jours à New York, où il tente de sensibiliser à sa cause le secrétariat général de l’ONU. « Je compte ensuite me rendre à Addis-Abeba pour expliquer notre situation à Alpha Oumar Konaré », a expliqué à J.A. le chef de l’UFR (Union des forces républicaines) qui « exige » le départ de Bangui du patron du Bonuca (Bureau des Nations unies en Centrafrique), le général sénégalais Lamine Cissé, qualifié par lui de « partisan de Bozizé ». Ndjadder, qui est le fils de l’ancien patron de la Gendarmerie sous le régime Patassé, insiste pour que son mouvement ne soit pas confondu avec les autres fronts rebelles qui opèrent dans le nord du pays : celui, basé au Soudan, d’Abdoulaye Miskine, un chef de bande proche d’Ange-Félix Patassé, et celui des lieutenants de l’ancien ministre de la Défense de ce dernier, Jean-Jacques Demafouth. « Je ne travaille pas avec eux », affirme-t-il.
Ces divisions internes et le piètre armement dont elle est dotée font que cette rébellion ethnique, constituée pour l’essentiel d’éléments kabas, taleys et kares de la province septentrionale de l’Ouham, ne constitue pas – pour l’instant – un danger « technique » pour le chef de l’État. En revanche, les multiples passerelles qui existent entre les rebelles et le puissant MLPC (Mouvement de libération du peuple centrafricain, parti de l’ex-président Patassé et de l’ex-candidat à la présidentielle Martin Ziguélé) lui posent un évident problème politique. Dans un livre blanc publié le 15 mars à l’occasion du troisième anniversaire de l’arrivée au pouvoir de Bozizé, le MLPC soutient qu’une « épuration ethnique » est menée dans le Nord par la Garde présidentielle, laquelle aurait, fin janvier, tué une centaine de personnes dans la ville de Paoua – un chiffre contesté à Bangui, où l’on ne reconnaît que des accrochages avec des « bandits armés ». Ce document ne tient évidemment pas compte des exactions parallèles menées par les rebelles, tel l’assassinat début février du maire de Bossangoa, un parent du président Bozizé. Arrêté au même moment dans un faubourg de la capitale, le lieutenant Larma, chef d’état-major de l’UFR, aurait reconnu s’être rendu dans la capitale pour contacter les leaders du MLPC – et accessoirement préparer un attentat contre François Bozizé.

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