Champagne à Paris

Publié le 19 mars 2006 Lecture : 2 minutes.

Invitée d’honneur de la 26e édition du Salon du livre de Paris qui se tient du 17 au 22 mars, la francophonie aidera-t-elle la grand-messe de l’édition française à trouver un nouveau souffle ? Le 16 au soir, la cérémonie d’inauguration, marquée par l’absence du chef de l’État français, qui s’était désisté au profit de son ex-collègue sénégalais Abdou Diouf, aujourd’hui secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), ressemblait en tout cas aux précédentes : le tout-Paris des lettres se pressait dans les allées du Parc des expositions de la porte de Versailles, où, sur les stands des grosses maisons parisiennes, le champagne coulait à flots. Encore que, plus que tous les romanciers célèbres réunis pour la circonstance, la vedette de la soirée était Franz-Olivier Giesbert, le directeur de la rédaction du Point, et son tout récent ouvrage, La Tragédie du président. Scènes de la vie politique, 1986-2006. Sorti le 10 mars chez Flammarion, ce livre qui décrit sur un ton féroce quelques-uns des épisodes les moins glorieux de la carrière de Jacques Chirac s’est vendu, en une semaine, à plus de 150 000 exemplaires.
Mais, une fois passée l’euphorie des retrouvailles mondaines, que peuvent espérer les quelque 1 200 éditeurs rassemblés sur les 50 000 m2 du Hall 1 du Parc des expositions ? L’an dernier, le salon a enregistré 165 000 entrées. Un chiffre qui marquait un nouveau recul par rapport aux années précédentes (238 000 visiteurs en 2001). Malgré le prestige qui continue à s’attacher à son nom, le Salon du livre de Paris ne fait guère recette comparé aux manifestations du même type à travers le monde. Le Caire enregistre plus de 4 millions de visiteurs chaque année, Calcutta plus de 2 millions. Une petite ville comme Genève en accueille, à la fin d’avril, autant que la capitale française.
Le Salon de Paris est en fait un rendez-vous littéraire parmi d’autres : Livres Hebdo en avait comptabilisé en 2005 plus de cent cinquante à travers toute la France. Rien à voir avec les grandes foires professionnelles comme Bologne, en Italie, haut lieu du livre pour la jeunesse, ni, surtout, avec Londres et Francfort, où se négocient les ventes de droits pour le monde entier.
Cela n’enlève rien au charme du salon de Paris, qui offre d’innombrables occasions de découvertes d’éditeurs peu connus, qu’ils viennent d’Afrique, du Canada, de Belgique ou encore de la province française. Sans compter que, cette année, avec l’immense arbre à palabres planté dans le pavillon d’honneur, où sont accueillis les quarante auteurs francophones invités, la manifestation prend un cachet inattendu.

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