L’assurance vie moins rentable

Publié le 19 février 2006 Lecture : 2 minutes.

Chaque année, l’assurance vie, placement fétiche des Français, rapporte un peu moins. C’est la conséquence de la chute des taux d’intérêt sur les marchés financiers. Les épargnants s’y sont résignés, mais, cette année, la baisse est souvent très nette. Certains ont perdu en un an seulement – jusqu’à 0,50 %, et cette baisse a un effet depuis longtemps redouté par les assureurs, car hautement symbolique : les contrats les moins performants rapportent pour la première fois moins de 4 %. Pourquoi ? Les compagnies d’assurances disposent en général d’une grande marge de manuvre pour piloter à leur guise les rendements d’une année sur l’autre. Elles peuvent notamment faire des « réserves », c’est-à-dire mettre de côté une partie des gains réalisés au cours de l’année et ne les redistribuer aux épargnants que les années suivantes. Ainsi, elles évitent que les rémunérations ne fluctuent trop d’un exercice sur l’autre. A contrario, d’autres assureurs ont préféré se montrer moins généreux ces dernières années. Mais aujourd’hui, leurs réserves sont encore bien garnies, ce qui les aide à maintenir leurs rendements ou, du moins, à atténuer leur érosion. Enfin, d’autres compagnies expliquent la modestie des taux servis en 2005 non par les réserves passées, mais par celles engrangées aujourd’hui pour demain

La gestion des réserves n’explique qu’en partie les écarts de performances d’une compagnie à l’autre. Les choix financiers des assureurs, aussi, ont joué. Car 2005 a été une année faste en Bourse, et ceux qui ont investi le plus largement en actions s’en sont félicités. Celles-ci représentent entre 4 % et plus de 10 % du portefeuille selon les compagnies. De cette avalanche de statistiques, les Français peuvent au moins tirer trois enseignements. Un, les meilleurs contrats – ceux qui ont rapporté plus de 4,40 % – se trouvent encore aujourd’hui auprès de compagnies d’assurances traditionnelles. Présentes depuis longtemps en assurance vie, elles ont constitué l’essentiel de leurs portefeuilles à la belle époque et détiennent encore des stocks d’obligations anciennes qui rapportent autour de 6 % à 8 %. Deux, les banquiers n’ont pas eu la même chance et sont en outre très gourmands en frais. Leurs contrats figurent au mieux dans la bonne moyenne, et, plus souvent, en queue de peloton. Trois, les assureurs ne traitent pas tous leurs clients sur un pied d’égalité. Ils sont nombreux à choisir d’avantager un contrat, en général celui qu’ils veulent vendre le plus activement. C’est simple : il suffit de répartir inégalement les gains financiers dégagés par l’ensemble de l’épargne collectée.

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