D’Abou Ghraib à Guantánamo

Publié le 19 février 2006 Lecture : 2 minutes.

La chaîne de télévision publique australienne SBS a diffusé le 15 février de nouvelles images des tortures infligées par les soldats américains aux prisonniers d’Abou Ghraib, en Irak. Commentaire de SBS : « La gravité des sévices montrés sur ces photos indique que les tortures qui ont été pratiquées à Abou Ghraib sont pires que ce que l’on croyait généralement. »
Ces images et ces vidéos ont été prises à la même époque que celles qui ont été diffusées en 2004, c’est-à-dire fin 2003. Elles sont « absolument répugnantes », a déclaré John Bellinger, un conseiller juridique du département d’État, mais elles n’ajoutent rien à ce qu’on savait déjà.
On y voit six cadavres et des blessures provoquées par des balles, un prisonnier portant des traces de brûlures au bras gauche, un autre, encagoulé et ligoté, menacé par un chien, un autre pendu, nu, la tête en bas, un autre couvert d’excréments Des vidéos montrent également un prisonnier contraint de se masturber, nu lui aussi, devant la caméra, un autre se cognant la tête contre un mur
Ces images sont, avec d’autres, au centre d’un procès qui oppose l’Union américaine des libertés civiles (Aclu) à l’administration Bush. Elles font partie d’un lot de cent photos et de quatre vidéos dont l’Aclu demande la publication au nom de la liberté d’information, ce que refuse l’administration.
L’Aclu est soutenue dans son action par le Centre pour les droits constitutionnels (CCR), qui juge « absurde » la position de l’administration et cette « philosophie selon laquelle moins la population est informée et mieux la démocratie se porte ».
Amnesty International élargit le débat et souligne que « ces images écurantes posent la question de savoir si d’autres sévices ont été commis à Abou Ghraib et ailleurs quand les caméras n’étaient pas présentes ».
Pour Human Rights Watch, « ces images viennent nous rappeler l’incapacité de l’administration à établir les responsabilités de ceux qui, au plus haut niveau, ont décidé et encouragé ces pratiques ».
Abou Ghraib pourrait ne pas être le seul endroit où l’on ait (ou ait eu) recours à ces pratiques. Selon un rapport du Haut-Commissariat des droits de l’homme de l’ONU, les traitements réservés aux détenus de Guantánamo « violent leurs droits à la santé mentale et physique et quelquefois représentent des cas de tortures ».

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