Ce qu’il faut savoir

Publié le 19 février 2006 Lecture : 4 minutes.

Qu’est-ce que la grippe aviaire ?
Identifiée pour la première fois en Italie il y a plus de 100 ans, la grippe aviaire ou « influenza aviaire » est une maladie infectieuse affectant tous les oiseaux. Provoquée par une souche A du virus grippal, elle peut avoir des symptômes variés, allant d’une forme bénigne à une maladie très contagieuse et rapidement mortelle. Mais ce virus peut théoriquement être transmis à l’homme. En cas de recombinaison du virus aviaire (H5N1) avec une souche virale humaine, cette maladie prendrait alors une « forme humaine » avec une transmission d’homme à homme.

Sommes-nous confrontés à une pandémie ?
Non. On parle de pandémie lorsqu’un virus extrêmement pathogène se propage rapidement et atteint un grand nombre de personnes, dans une zone géographique très étendue. Avec, à la clé, une mortalité élevée. Depuis la première contamination d’un être humain en décembre 2003 à Hong Kong, l’OMS considère que nous sommes en phase prépandémique. Si le virus venait à muter avec une propagation d’homme à homme, nous risquerions alors de connaître une pandémie. Au XXe siècle, la grande pandémie de 1918-1919, connue sur l’appellation de « grippe espagnole », a provoqué de 40 à 50 millions de morts.

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Comment les oiseaux se transmettent-ils le virus ?
La transmission s’effectue par sécrétions respiratoires, par contact avec les fientes, mais aussi via l’eau et la nourriture contaminées. Une mauvaise hygiène dans les élevages industriels, l’insalubrité des abattoirs et des points de vente accentuent les risques de propagation. La FAO estime que la maladie est endémique en Asie. En cas d’apparition du virus, le confinement des zones infectées et l’abattage des volailles sont les procédures recommandées. D’où l’importance de signaler immédiatement l’apparition d’un foyer de contamination pour éviter toute propagation du virus.

Quels sont les animaux susceptibles d’être touchés par cette épidémie animale ?
Cette maladie animale – on parle d’épizootie – peut toucher presque toutes les espèces d’oiseaux, sauvages ou domestiques. Elle est très contagieuse, particulièrement chez les poulets et les dindes, entraînant une mortalité élevée. Le virus influenza aviaire peut éventuellement contaminer d’autres espèces animales, notamment mammifères, comme le porc. Des chats porteurs du virus ont même été détectés en Asie.

Comment la maladie se transmet-elle à l’homme ?
La transmission à l’homme se fait par le contact avec des volailles infectées et leurs fientes. L’abattage, le plumage et le dépeçage présentent le plus grand risque. La proximité entre les habitations et les lieux d’élevage constitue un facteur aggravant. Les mains sont particulièrement exposées, d’où la nécessité de les laver très régulièrement. Un équipement spécifique de protection est indispensable pour les personnes travaillant dans les abattoirs. Dans une région affectée par la grippe aviaire, il est impératif de ne jamais toucher les animaux trouvés morts ou malades. Une fois les autorités sanitaires alertées, celles-ci procéderont à leur élimination en toute sécurité après des prélèvements pour analyse.

Faut-il arrêter de manger du poulet ?
Non. Le poulet et les autres volailles ne présentent aucun danger s’ils sont bien cuits puisque le virus meurt à 70 °C. On trouve le virus H5N1 hautement pathogène à l’intérieur mais aussi sur la coquille d’un uf pondu par un oiseau contaminé. Bien cuits, les ufs peuvent être mangés sans risque.

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Quels sont les symptômes de la maladie ?
La période d’incubation du virus est de sept jours. Les symptômes sont comparables à ceux d’une grippe ordinaire : température supérieure à 38 °C, troubles respiratoires, maux de gorge, toux persistante et prononcée accompagnée de douleurs musculaires et d’une fatigue générale. Mais il arrive aussi que des personnes infectées ne présentent pas de symptômes. Généralement, la grippe classique tue des personnes âgées ou fragiles, mais les médecins n’excluent pas que la grippe aviaire puisse être mortelle pour des gens bien portants.

Existe-t-il des remèdes et des médicaments pour soigner la grippe aviaire ?
Le vaccin actuel utilisé pour la prévention de la grippe classique n’est pas efficace contre la grippe aviaire. Deux antiviraux actuellement disponibles sur le marché, le Relanza®, administré par inhalation, et le Tamiflu®, en gélules ou en poudre, permettraient de réduire de 30 % les risques de mortalité. Ces deux médicaments doivent être pris dans les 48 heures qui suivent l’apparition des premiers symptômes.

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Comment limiter la propagation de la maladie en cas de transmission interhumaine ?
Les personnes atteintes doivent être isolées dans les hôpitaux ou maintenues en quarantaine à domicile. Le port d’un masque limite la propagation du virus qui se transmet par les sécrétions salivaires. Il est essentiel de se laver les mains au savon pendant au moins trente secondes. L’opération doit être répétée dans la journée, en particulier après les mouchages et les éternuements, après chaque contact avec un malade, après chaque sortie et chaque retour au domicile.

(Sources : Organisation mondiale de la santé et Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture)

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