Les investisseurs restent prudents

Si la situation en RD Congo se clarifie, les patrons belges pourraient y revenir.

Publié le 18 décembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Selon les chiffres de l’Agence du commerce extérieur belge, 1,7 % seulement de la totalité des exportations de la Belgique ont pris la direction du continent africain sur l’année 2004, quand, dans le même temps, les marchandises en provenance d’Afrique ne représentaient que 2,5 % de l’ensemble de ses importations. Une situation qui devrait perdurer en 2005 au vu des statistiques sur le premier semestre. En d’autres termes, les échanges du royaume avec l’Afrique sont déficitaires d’environ 1,5 milliard d’euros. Vue de Bruxelles, l’Afrique demeure avant tout une zone d’approvisionnement en matières premières. Outre des produits agricoles comme le café et le cacao, le pays y achète surtout des hydrocarbures et des minerais, dont les cours actuels atteignent des sommets, ce qui contribue au déficit de la balance commerciale. Dans l’autre sens, hormis l’Afrique du Sud et les pays du Maghreb, les produits belges n’ont que peu de débouchés commerciaux africains.
Les trois grandes agences régionales d’appui aux entreprises du pays multiplient cependant les efforts de promotion. Bruxelles Export, l’Agence wallonne à l’exportation (Awex) et Export Vlaanderen, son homologue flamande, disposent de nombreuses antennes en Afrique et organisent chaque année plusieurs missions économiques pour promouvoir les produits belges. Elles ont visité l’an dernier près d’une quinzaine de pays, dont la RD Congo, le Sénégal, l’Angola, le Rwanda, le Burundi, la Tanzanie et le Kenya. Le prince Philippe s’implique personnellement dans la promotion de son pays à travers les voyages qu’il conduit régulièrement. Il s’est rendu en Tunisie en octobre 2004 et retournera sur le continent en mars prochain, pour une mission en Afrique du Sud.
De leur côté, les patrons de Flandre et de Wallonie – qui proposent essentiellement à la vente des machines, des équipements de transport, des produits pharmaceutiques et chimiques et des composants électriques – sont toujours dans l’attente d’une clarification de la situation politique dans un certain nombre d’États africains pour y investir. Beaucoup continuent à se méfier d’un continent qui apparaît, souvent encore, comme l’une des zones les plus instables de la planète, où les affaires demeurent incertaines. Ainsi, si Bruxelles rêve d’un retour en force dans ses anciennes colonies d’Afrique centrale, en RD Congo notamment, Bernard de Gerlach, le président de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture pour la Belgique, l’Afrique, les Caraïbes et le Pacifique (CBL-ACP) explique que les entreprises belges ne sont pour l’instant que dans une simple phase de « positionnement » dans la sous-région. « La zone étant dans une période de transition, il est très difficile d’obtenir, actuellement, le feu vert des autorités locales, explique-t-il. Les investisseurs attendent une clarification de la situation en RDC, lors des élections générales qui doivent se tenir avant juin 2006. »

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