Gabon : le groupe hôtelier Wali alimente les conversations

Fondé en 2011 par des investisseurs privés, le groupe hôtelier alimente les conversations à Libreville. Du côté des faits, le bilan est clair : trois établissements prestigieux sont déjà passés sous sa coupe.

L’Okoumé Palace, dans la capitale, a été acheté en 2012 pour 18,3 millions d’euros. DR

L’Okoumé Palace, dans la capitale, a été acheté en 2012 pour 18,3 millions d’euros. DR

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Publié le 21 mars 2013 Lecture : 2 minutes.

Lancé début 2011 par un groupe d’investisseurs privés locaux qui souhaitent rester anonymes, Wali Hotels & Resorts n’a pas tardé à se faire un nom à Libreville, après avoir repris en quelques mois les joyaux, certes un peu vieillissants, de l’hôtellerie gabonaise. « Wali a été créé pour relancer l’hôtellerie haut de gamme au Gabon, face à la dégradation générale des prestations et des services offerts dans les établissements existants », explique Ismaël Libizangomo, son PDG.

Cliquez sur l'image.La jeune compagnie n’a pas attendu bien longtemps avant de mettre ses ambitions en pratique : moins de un an après sa constitution, elle devient propriétaire de l’Okoumé Palace, le cinq-étoiles emblématique de Libreville. Propriété depuis 2008 de la Libyan African Investment Company (Laico), incapable de réaliser les travaux de rénovation imposés dans le cahier des charges, l’établissement a été racheté par le gouvernement gabonais, qui l’a cédé dans la foulée au nouveau venu pour 12 milliards de F CFA (18,3 millions d’euros). Fin 2012, c’est au tour du Méridien de Libreville de tomber dans l’escarcelle de Wali – pour un montant estimé à 13 milliards de F CFA -, suivi quelques semaines plus tard de celui de Port-Gentil ?

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« Patrimoine d’état »

Les deux hôtels Méridien étant la propriété du gouvernement gabonais, ces transactions ont fait couler beaucoup d’encre, une partie de la presse locale soupçonnant les pouvoirs publics « de dépouiller le patrimoine d’État au bénéfice de quelques privés ». Une accusation que réfute Ismaël Libizangomo, qui en profite pour tordre le cou aux bruits persistants liant sa société tant au gouvernement gabonais qu’à la BGFI Bank. « Nous avons été associés à la banque car c’est elle qui a traité la vente des hôtels, mais j’insiste : nous ne sommes ni une filiale de la BGFI ni une émanation du gouvernement. » Le PDG de Wali connaît bien le groupe bancaire pour y avoir travaillé. Tout comme son prédécesseur, Brice Laccruche Alihanga, aujourd’hui directeur général de BGFI au Gabon.

Wali doit maintenant digérer ses acquisitions avant de se lancer, à plus long terme, dans d’autres projets. « Notre capacité d’endettement est limitée, et notre but n’est pas de compiler les adresses mais de veiller à fournir des établissements de qualité », précise Ismaël Libizangomo. On pourra juger du résultat à l’horizon 2014, lorsque les travaux auront été terminés et que les hôtels de luxe gabonais commenceront une nouvelle carrière, sous la direction de Wali Hotels & Resorts. Le responsable du groupe préfère revenir sur le vaste plan de réhabilitation des trois hôtels, pour un montant total compris entre 90 et 100 millions d’euros – dont une trentaine pour le seul Okoumé, destiné à devenir « le navire amiral de la flotte Wali ». Pour réussir son pari, le groupe a remis la gestion de ses hôtels à de grands groupes internationaux, « afin de bénéficier de leurs signatures et de leurs réseaux », explique le PDG. L’Okoumé a été confié à l’américain Carlson Rezidor, qui y ouvrira deux établissements distincts : un Radisson Blu cinq étoiles et un Park Inn by Radisson trois étoiles. Le groupe Starwood, propriétaire de la marque Méridien, poursuit les négociations pour continuer sa mission au-delà du présent contrat, qui court jusqu’en 2014.

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