Rêves sur demande
Publié le 18 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.
Le rêve, cette activité cérébrale incontrôlée qui nous occupe pendant près de 10 % de notre vie, n’a cessé d’intriguer les physiologistes. Pourtant, là où les chercheurs avouent leur ignorance, les Japonais crient victoire : ils se targuent de pouvoir désormais influencer les songes. Non, vous ne rêvez pas, ce n’est pas une histoire à dormir debout, mais bel et bien une invention nippone !
Yumemi-Kobo, tel est le nom de l’engin créé par les Japonais. Un appareil pas plus grand qu’un transistor dont la mission est de programmer votre activité onirique. À en croire Takara, l’entreprise qui la commercialise, la machine à faire de beaux rêves serait la solution idéale pour les abonnés aux cauchemars à répétition ou aux songes étranges. Grâce au Yumemi-Kobo, ils pourront désormais choisir eux-mêmes les images qui viendront hanter leur sommeil.
L’appareil, qui obéit au doigt, à l’oeil et à la langue, est d’une simplicité enfantine. Pour vous retrouver, par exemple, batifolant dans ce qui pourrait ressembler à un éden, il suffit de presser un bouton et d’enregistrer plusieurs mots clés. La machine vous susurrera à voix basse cette série de mots pendant tout le temps où vous serez dans les bras de Morphée. Votre cerveau entendra le message et mettra en scène votre songe sur mesure. Et, en plus de sa litanie pour neurones, l’ingénieux appareil diffuse une divine mélodie ainsi qu’un parfum subtil aux propriétés apparemment relaxantes. De quoi aborder sa nuit, la tête légère… Cerise sur l’oreiller, le Yumemi-Kobo joue une musique qui vous réveillera en douceur afin que vos souvenirs oniriques ne s’évanouissent pas comme un songe.
Certains diront que c’est l’invention du siècle, mais je crains que cette machine ne crée une cohorte de paresseux, adeptes de la panne d’édredon. Qui serait assez fou pour se lever et aller travailler lorsqu’il peut vivre à gogo des rêves heureux ? Autre réserve : quid des insomniaques ? À défaut de rêves en Technicolor, ils pourraient bien rester dans leur nuit blanche. Et les somnambules ? Seront-ils condamnés à traîner cette machine à la patte, comme un galérien, son boulet ? Voilà une catégorie de personnes qui serait dans de beaux draps !
Décidément, cette machine, ce n’est pas le rêve ! Il vaudrait mieux que les Japonais utilisent leur ingéniosité en matière de gadgets pour créer un appareil qui arrête les ronflements. Car s’il y a une chose qui trouble le sommeil, c’est bien le vrombissement de naseaux en furie ! À un tel tintamarre, je préfère mille fois le chaos de mes rêves.
