Les Frères musulmans en embuscade
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Les Frères musulmans sont considérés généralement comme la première force politique du pays. Seulement voilà : comme ils sont empêchés de présenter des candidats aux élections présidentielle et législatives, leur poids réel n’est pas connu.
Interdits mais tolérés, les « Frères » ont été fortement courtisés par les candidats à la présidentielle du 7 septembre. Ils se sont cependant contentés de conseiller à leurs adeptes de « ne pas soutenir un oppresseur » et « de ne pas coopérer avec un corrompu ou un tyran ».
En se gardant ainsi de cautionner l’un des deux principaux adversaires de Moubarak, Ayman Nour (Al-Ghad) et Noaman Gomaa (Al-Wafd), ils ont cherché à préserver l’avenir. Quel intérêt auraient-ils eu, en effet, à accélérer la chute du président sortant, alors qu’ils n’avaient pas de candidat pour lui succéder ? Pourquoi, par ailleurs, auraient-ils roulé pour des libéraux et des laïcs, qui se seraient, une fois arrivés au pouvoir, retournés contre eux ?
Les Frères, qui disposent de dix-sept représentants – élus sous l’étiquette d’indépendants – au Majlis Chaâb, l’Assemblée nationale, espèrent élever ce nombre à au moins vingt-cinq à l’issue des législatives de novembre prochain. En satisfaisant cette exigence posée par la nouvelle Constitution, amendée par référendum en mai dernier, ils espèrent pouvoir présenter un candidat à la présidentielle de 2011.
« Le pouvoir pourrait être tenté de donner un coup de pouce aux Frères musulmans afin de contrebalancer le poids grandissant des libéraux, laïcs et de gauche, réunis au sein du mouvement anti-Moubarak Kifaya (Ça suffit !) », commente un diplomate européen en poste au Caire.
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