Les Africains au Sommet

Publié le 18 septembre 2005 Lecture : 2 minutes.

Si nombre de chefs d’État africains ont fait le déplacement de New York à l’occasion du dernier sommet de l’ONU (14-16 septembre), d’autres, et non des moindres, ne l’ont pas jugé utile. Parmi eux, Laurent Gbagbo, Blaise Compaoré, Hosni Moubarak, Mohammed VI, Lansana Conté, José Eduardo Dos Santos, Idriss Déby, Mouammar Kadhafi, Mamadou Tandja, Zine el-Abidine Ben Ali, Joseph Kabila, Omar el-Béchir et Ely Ould Mohamed Vall, le nouveau numéro un mauritanien.
Mais les présents n’ont, en général, pas mâché leurs mots pour reprocher à l’Organisation ses insuffisances et ses partis pris. François Bozizé n’a ainsi pas hésité à sermonner… George W. Bush, venu remercier les 115 pays qui ont apporté une aide aux victimes de l’ouragan Katrina. Au cours des dernières semaines, a-t-il rappelé, la Centrafrique a elle aussi été frappée par des pluies diluviennes qui ont provoqué d’importants dégâts. « Face aux difficultés de toutes sortes que peuvent rencontrer les États membres de l’ONU, grands ou petits, la solidarité doit demeurer le maître mot », a estimé le chef de l’État centrafricain. On l’aura compris : la détresse américaine fait amèrement sourire les Africains.
Dans la même veine, le Sénégalais Abdoulaye Wade a critiqué « les pays développés qui n’ont jamais respecté les engagements pris dans les années 1970 en matière d’aide au développement », tandis que Robert Mugabe s’insurgeait contre les « sanctions unilatérales qui nous sont imposées par des pays qui ne nous veulent pas du bien ». Toujours aussi vindicatif, le Zimbabwéen s’en est pris à la notion d’« intervention humanitaire » et, accessoirement, à ses promoteurs. Les oreilles de Tony Blair ont dû siffler…
Entre eux, les Africains n’ont guère été plus tendres. Dans la coulisse, le Camerounais Paul Biya n’a par exemple pas ménagé ses efforts – notamment auprès de Bush et de Kofi Annan – pour contraindre son voisin nigérian à appliquer la décision de la Cour internationale de justice concernant la péninsule de Bakassi. Quant à l’Algérien Abdelaziz Bouteflika, il a mis à profit l’absence du souverain marocain pour dénoncer l’incapacité de l’ONU à résoudre le problème « pressant » de « la décolonisation du Sahara occidental ».

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