Le feu au Tiers Monde
Publié le 18 septembre 2005 Lecture : 1 minute.
La guerre s’installe dans l’Himalaya. Elle fait plus : elle menace de casser le Tiers Monde. Les deux frères ennemis – l’Inde et le Pakistan – en sont venus aux armes, après dix-huit ans d’hostilité larvée.
Dans les airs, les avions s’affrontent. Sur terre, des unités entières passent à l’offensive, ignorant les bornes-frontières. Les blindés interviennent. Les communications régulières, par air ou par mer, sont interrompues.
New Delhi a décrété la mobilisation générale ; Rawalpindi, l’état d’urgence.
Tout cela pour le Cachemire, que les deux anciens dominions se disputent depuis leur accession à l’indépendance. Mais jamais la situation n’a été aussi dramatique. À présent les combats ont dépassé le cadre du Cachemire. L’armée indienne a pénétré en terre pakistanaise. Lahore, la capitale du Punjab, est encerclée par une division blindée indienne. Les Pakistanais ont largué des parachutistes derrière les lignes indiennes, avec mission de saboter les voies de communication. […]
De tous côtés parviennent des appels au calme. Le Conseil de sécurité de l’ONU demande un cessez-le-feu immédiat. Algérie, R.A.U., Yougoslavie, Canada proposent leur médiation. En vain. Chacun étant convaincu de son bon droit, les belligérants s’enferment dans leur intransigeance. On ne prête plus l’oreille à Tito et à Nasser, non plus qu’à U. Thant. […]
Le djihad
Depuis un mois, la situation s’est détériorée. Au début d’août, une station de radio clandestine, la Voix du Cachemire, s’est soudain mise à émettre. Il a annoncé que le 9 serait la Journée de la libération, à quoi s’ajoutait la création d’un gouvernement provisoire et d’un comité révolutionnaire. « La lutte du peuple cachemiri contre l’impérialisme indien a commencé. Frères, aux armes ! » proclame le speaker, qui invite les villageois à mener une guerre de libération et à soutenir les moudjahidine (combattants de la foi) de l’Azead Kashmir Force, dirigée par le colonel Iqbal. Depuis, cinq mille francs-tireurs harcèlent dans les montagnes et les bois les forces de sécurité indiennes fortes de cent mille hommes.
